(Panama ville) Une juge a acquitté 28 personnes accusées de blanchiment d’argent dans une affaire internationale connue sous le nom de « Panama Papers », incluant le co-fondateur d’un cabinet d’avocats qui, selon les autorités, était au centre d’un complot visant à dissimuler de l’argent lié à des activités illégales.

Jürgen Mossack a fondé Mossack Fonseca avec son associé Ramón Fonseca, mort en mai. M. Mossack a été acquitté vendredi avec d’autres personnes après qu’une juge panaméenne ait estimé que les preuves contre M. Mossack n’étaient pas conformes à la chaîne de détention après que les autorités ont perquisitionné le bureau de l’entreprise aujourd’hui disparue.

Les procureurs avaient accusé M. Mossack, M. Fonseca et d’autres personnes d’avoir créé des sociétés étrangères et d’avoir utilisé des transactions complexes pour dissimuler l’argent d’activités illégales liées au soi-disant scandale de corruption de lave-autos impliquant l’entreprise de construction brésilienne Odebrecht. La compagnie a plaidé coupable devant un tribunal fédéral américain à une accusation liée à l’utilisation de sociétés-écrans pour cacher des millions de dollars de pots-de-vin versés dans le monde entier pour remporter des marchés publics.

La juge a noté que les autres éléments de preuve dans l’affaire des « Panama Papers » « n’étaient pas suffisants et concluants pour déterminer la responsabilité pénale de l’accusé ».

En outre, la juge a levé les mesures de précaution personnelles et patrimoniales à l’encontre de tous les prévenus, selon un communiqué judiciaire.

« Nous nous sentons satisfaits au milieu d’émotions mitigées, car de nombreuses vies ont été affectées en cours de route », a déclaré Guillermina Mc Donald, qui était l’avocate de M. Mossack et de M. Fonseca, à l’Associated Press. Son entreprise représentait également 80 % des collaborateurs de l’entreprise accusée.

La juge Balaoisa Marquínez avait décidé de combiner l’affaire des « Panama Papers » avec une autre affaire connue sous le nom d’« Opération lave-auto », une importante enquête anticorruption qui a débuté au Brésil.

Vendredi, elle a statué que dans l’affaire de lave-autos, « il n’a pas été possible de déterminer l’entrée dans le système financier panaméen d’argent provenant de sources illicites, en provenance du Brésil, dans le but de cacher, dissimuler, déguiser ou aider à se soustraire aux conséquences juridiques de l’infraction précédente ».

En juin 2022, M. Mossack, M. Fonseca et 37 autres personnes ont été acquittés dans une affaire distincte de blanchiment d’argent.

L’enquête au Brésil a débuté en 2014, et la société Mossack Fonseca a ensuite été mise sous surveillance après la fuite de 11 millions de documents financiers liés à l’entreprise.

Les répercussions de cette fuite ont été considérables : elle a conduit à la démission d’un premier ministre en Islande et a attiré l’attention sur les anciens dirigeants argentins et ukrainiens, les hommes politiques chinois et le président russe Vladimir Poutine, entre autres.