Notre article sur les réactions des commerçants aux modifications à l’affichage imposées pour augmenter la présence du français, publié jeudi, a suscité de nombreuses réactions. En voici un aperçu.

Quels sont les bénéfices ?

Est-ce que la loi s’appliquera aussi par exemple au Quartier chinois, où il n’y aura presque plus d’affiches en chinois ? Cela va perdre tout son charme. Et pour tous les petits commerçants, ce sera de grosses dépenses. Je crois que nous allons perdre plusieurs multinationales et qu’en bout de ligne cela affectera notre économie et notre image face au reste du monde, et pour quelle fin ?

Pourquoi devons-nous aller si loin pour prouver que nous sommes une société distincte ? Même la France n’a pas toutes ces lois.

Quels sont vraiment les bénéfices pour notre belle province ? De quoi avons-nous peur pour aller si loin ? Perdre notre langue. Ce n’est pas en changeant les noms de commerces que nous allons la protéger. Moi, j’en ai assez de toutes ces lois qui ne font que nuire à notre économie, car déjà plusieurs multinationales sont dans les autres provinces mais pas au Québec à cause de toutes ces lois.

Joanne Pelletier

Délai raisonnable

Juste le fait d’être obligé de leur demander de mettre une partie en français, c’est très insultant pour les Québécois qu’ils ne l’aient pas fait au départ. Donc, je considère que le délai est très raisonnable !

Diane Beaucage

Pourquoi du temps ?

On demande de leur donner du temps ? Pourquoi du temps ? Au moment où ils sont venus au Québec, ils savaient très bien qu’ici c’est en français que l’on vit. Je pense que nous n’avons plus de temps à leur donner.

Louis Plante

Étirer la sauce

La loi a été sanctionnée en 2022, les règlements détaillés viennent d’être publiés en juin, les commerçants qui n’avaient pas déjà adopté un affichage respectueux de la majorité francophone auront encore une autre année pour se conformer et certains trouvent que c’est trop rapide. Il y a quand même une limite, peut-être une certaine mauvaise foi et un désir d’étirer toujours la sauce. Il faut mentionner qu’il s’agit en fait d’une minorité de petits commerçants délinquants, majoritairement à Montréal, ainsi qu’une poignée de multinationales qui, elles, ont les poches très profondes et ne nous feront pas pleurer.

Michel Guyot

Bravo !

Je n’ai pas de commerce, mais je tiens à m’exprimer tout de même. Et la loi 101 ? Combien de fois je me suis posé cette question… Second Cup, DoorDash, Goodfood, Cookit, Bumper to Bumper… En fait, nous sommes envahis par tous ces noms uniquement anglophones. Et personne ne semble en faire de cas. Je n’ai vraiment pas apprécié M. Roberge comme ministre de l’Éducation, mais là, si ses bottines suivent ses babines, je le glorifierai… Bravo ! Et selon moi, cela fait assez longtemps qu’on attend ce moment, depuis la loi 101, alors que les commerces agissent rapidement !

Linda Dion

Frapper sur le mauvais clou

Encore une fois, le gouvernement frappe sur le mauvais clou. Franciser l’affichage commercial n’aura aucun impact sur la protection du français au Québec, car le vrai problème n’est pas là ; il est plutôt dans l’importance et la qualité de son enseignement et dans son utilisation obligatoire entre Québécois dans tout l’espace public.

Les statistiques le démontrent très bien, les jeunes adultes et les adolescents ne se sentent pas suffisamment concernés par le problème de la protection du français au Québec et, comme le monde de demain leur appartiendra, ça va prendre des mesures draconiennes pour renverser cette tendance. Et modifier l’affichage n’en fait pas partie, du moins pas à court terme.

Même moi, qui suis un fervent défenseur de la langue française, je comprends et j’accepte que des entreprises étrangères qui ont pignon sur rue au Québec conservent leur nom tel quel. Par contre, une entreprise québécoise se doit d’avoir un nom francophone, ce qui malheureusement n’est pas toujours le cas. On n’a qu’à regarder l’émission Dans l’œil du dragon pour s’en convaincre et pour comprendre que même les jeunes entrepreneurs québécois n’ont pas conscience du danger pour la langue française.

Christian Bouchard