Tous les vendredis, une personne du milieu des affaires se dévoile dans notre section. Cette semaine, Vicky Eatrides, présidente depuis janvier 2023 du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), répond à nos questions.

Quelle est votre meilleure et votre pire habitude ?

C’est peut-être un peu cliché, mais je dirais que ma meilleure habitude et ma pire habitude, ce sont les mêmes choses. C’est que je suis vraiment hyper organisée. Ça marche très bien au bureau parce qu’on a beaucoup de travail à faire, beaucoup de dossiers qu’on veut faire avancer, mais je suis pareille à la maison. Les enfants diraient que je suis vraiment trop axée sur notre liste familiale.

Que faites-vous quand vous avez besoin de trouver une idée ?

Alors, pour trouver une idée, j’aime vraiment parler aux gens. Ici, au bureau, on a une équipe de plus de 650 experts dans la télécommunication et la radiodiffusion. J’aime beaucoup parler avec l’équipe. J’ai aussi deux vice-présidents et six conseillers régionaux. J’aime beaucoup parler avec les autres pour une idée. Mais je pense que c’est vraiment important, pas juste pour la vie professionnelle, mais aussi pour la vie personnelle.

Quels livres ou films avez-vous l’habitude de recommander ?

J’aime beaucoup les livres à propos des gens, comme des biographies, celles de n’importe qui, les athlètes, les acteurs, les politiciens. Mais le livre que je recommande aux autres, c’est intitulé The Good Life de son titre en anglais, par Robert Waldinger et Marc Schultz. Et c’est la plus longue étude scientifique sur le bonheur et la santé. Et la conclusion, c’est que les gens qui sont les plus heureux ont une chose en commun, ce sont des relations solides. Je pense que c’est un bon rappel pour nous de l’importance des liens humains.

Quel conseil êtes-vous heureuse d’avoir ignoré ?

Ça fait longtemps maintenant, mais j’ai travaillé pendant presque 20 ans dans le droit réglementaire. Dans la concurrence, les télécommunications, les ressources naturelles. Puis quelqu’un m’a offert un poste dans le secteur des communications qui était vraiment loin de la loi réglementaire. J’ai parlé avec des gens que je respecte beaucoup, qui m’ont dit : « Non, non, ce n’est pas une bonne idée. C’est trop loin de la loi. Ça peut avoir un impact sur de prochains postes. » Mais j’ai pris le poste parce que c’était tellement différent de ce que je faisais. Je voulais apprendre de nouvelles choses. Alors, j’ai vraiment grandi. Rétrospectivement, c’était une très bonne idée.

Quel conseil donneriez-vous à la version plus jeune de vous ?

Je donnerais le conseil qu’un mentor m’a donné au début de ma carrière dans le secteur privé, et c’est de sortir et parler aux gens. Il m’a expliqué l’importance de vraiment parler aux gens, comme à des évènements, à des réunions, des conférences, pour vraiment bâtir un réseau professionnel. Je n’étais pas confortable de parler avec les autres. C’était un peu en dehors de ma zone de confort de juste aller parler aux gens que je ne connaissais pas. Mais ça m’a aidée beaucoup pour bâtir mon réseau professionnel.

Y a-t-il un moment où votre carrière a basculé ?

Oui, je pense qu’il y a beaucoup de moments décisifs dans ma carrière. Mais pour moi, je pense que le point le plus important, c’est quand j’ai quitté le secteur privé pour devenir fonctionnaire. C’est en 2005 que j’ai commencé à travailler au Bureau de la concurrence. Puis, ça fait presque 20 ans maintenant que je travaille dans le secteur public. Et ce qui vraiment m’intéresse, c’est de travailler sur des choses qui sont vraiment importantes pour les Canadiens.

Avez-vous un objet préféré sur votre bureau ?

J’ai beaucoup de plantes tropicales que j’aime beaucoup, mais mes objets préférés sont les bricolages de mes enfants. Et c’est ça que j’ai apporté. Parce qu’ils ont fait des bouquets de fleurs. J’ai apporté mes petites choses préférées. Ça m’apporte beaucoup de joie durant la journée quand je suis dans mon bureau.

Que faites-vous pour féliciter ou remercier quelqu’un ?

J’aime beaucoup écrire des notes à la main. C’est une touche personnelle, des notes à la main.

Quelle est votre plus belle erreur ?

Il y a longtemps, j’ai eu un poste dans une organisation qu’il fallait vraiment changer. Je suis très axée sur les résultats et j’aime travailler vite. Alors, j’ai fait des changements moi-même parce que c’était clair pour moi, ce qu’il fallait faire. Et on a eu un peu de succès. Mais j’ai réalisé que pour vraiment réussir, pour avoir de grands changements dans notre organisation, je devais travailler avec l’équipe pour avoir une vision que tout le monde comprenne, et avec laquelle on serait d’accord. Ça, c’est vraiment une leçon très importante.

Un bon patron, c’est quelqu’un qui…

C’est quelqu’un qui soutient son équipe. Particulièrement quand les choses vont mal. Et en même temps, quand les choses vont bien, un bon patron met son équipe de l’avant pour qu’elle obtienne la reconnaissance. Un bon patron s’assure que tous les membres de l’équipe se sentent valorisés.

Qui est Vicky Eatrides ?

  • Présidente du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) depuis le 5 janvier 2023, pour un mandat de cinq ans. Ce tribunal administratif réglemente et surveille la radiodiffusion et les télécommunications « dans l’intérêt du public », selon son mandat.
  • A obtenu son baccalauréat en droit (LLB) à l’Université d’Ottawa en 2000, année où elle s’est jointe au cabinet national Stikeman Elliott LLP.
  • A fait son entrée dans la fonction publique fédérale en 2005, travaillant pendant 12 ans au Bureau de la concurrence, développant une expertise dans le domaine des télécommunications, de la radiodiffusion et des nouvelles technologies.
  • Nommée sous-ministre adjointe à Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE) en 2019.