Notre article sur le code vestimentaire au bureau en temps de canicule publié mercredi a suscité de nombreuses réactions. En voici un aperçu.

Le regard du patron

Dans les années 1990, je travaillais comme informaticien au siège social d’une grande institution financière à Montréal.

L’été, j’arrivais au bureau en short et t-shirt et je me changeais à mon arrivée. Un jour qu’une canicule très lourde sévissait, j’ai choisi de porter un short, une chemise et des sandales pour ma journée de travail.

Tout se passa bien jusqu’à ce que mon patron m’aperçoive au détour d’un corridor.

Pas un mot ne fut échangé entre lui et moi, mais son regard surpris et clairement désapprobateur me fit comprendre sans détour que j’avais intérêt à ne plus jamais me présenter au travail dans un tel accoutrement.

Pourtant, au même moment, une grande partie du personnel féminin se promenait au bureau en portant un short, un chemisier et des sandales comparables à ceux que je portais.

Mon point n’est pas de souligner la présence d’un double standard vestimentaire à l’époque, mais plutôt de démontrer qu’entre les mentalités d’aujourd’hui et celles d’hier, les mêmes vêtements inacceptables au bureau jadis le sont de plus en plus aujourd’hui.

Et c’est vraiment tant mieux, car quand une canicule sévit, devoir se rendre au bureau en pantalon, chemise, souliers et parfois même cravate et veston devient vraiment un calvaire.

— Martin Paquet

 %@$%

Mais en quoi ça concerne les gens, comment les autres s’habillent, sérieusement ? Laissez les gens vivre. Si un client ne veut pas travailler avec moi parce que je porte un short ou des sandales parce qu’il fait 40 °C, f… !

— William Dorion

Peu d’options pour les hommes

Mes amies et moi avons 33-34 ans et travaillons en finance ou assurances (en marketing, donc plus relax déjà).

L’une d’elles me parlait de la stagiaire en crop-top avec un veston qu’elle trouvait inacceptable de son côté.

De mon côté, j’ai une collègue qui met des shorts jeans. J’ai fait le saut en la voyant. Je crois que les filles, on peut s’habiller pour la chaleur, tout en respectant un décorum. Je mets des sandales, mais pas des gougounes ou pas de jupe qui va plus haut que la mi-cuisse et aucun short. Mais les hommes ont beaucoup moins d’options, surtout dans nos milieux de travail. Par contre, je ne crois pas qu’on devrait assouplir les codes à ce point, on perd tellement le côté d’élégance et le plaisir de s’habiller.

— Caroline Dussault

Habillé pour le ménage

Il y a le vêtement de plage et le vêtement de travail ; si on ne sait pas la différence, c’est dommage. Le vêtement de travail n’a pas besoin d’être veston et cravate, mais il y a un équilibre. J’ai déjà rencontré une personne au travail pour une rencontre et je me suis demandé si elle faisait le grand ménage de son bureau à voir comment elle était vêtue.

— Lyne Chevalier

L’orteil de la patronne

Il existe une grande différence entre ce qui est toléré pour la femme et ce qui l’est pour un homme. Quand Mme Blais-Comeau dit : est-ce que moi, j’ai envie de voir le gros orteil de mon patron ? Pourquoi alors aurait-elle le goût de voir le gros orteil de sa patronne ?

— Éric Ladouceur

Pas au parc

Bien entendu, tout dépend où l’on travaille, mais dans un bureau, je crois qu’il faut être logique. J’ai toujours considéré que si tu es à l’aise d’aller au parc avec ta tenue du jour, bien tu n’es pas adéquatement vêtu pour le bureau. Bretelles spaghetti, t-shirt, camisole, bermuda, gougounes, sandales sport sont de mise au parc !

— Diane Duhaime

Plus vrai

En fait, il faut simplement utiliser le gros bon sens. Si je suis en mode travail « solo » (cubicule fermé) et que je n’ai aucun rendez-vous, rencontre, réunion à l’agenda et surtout, que je ne rencontre pas de nouvelles personnes : je suis habillé « à la mode », mais confortablement.

Il n’y a aucun avantage l’été, si toutes ces « règles » sont respectées, à forcer les employés à rester « business » dans leur habillement.

L’habillement, en fait, vient faire partie parfois d’un jeu de paraître dans le lot, par opposition aux nouveaux codes vestimentaires qui permettent d’être plus vrai et humain même.

La période où on demandait aux étudiants de HEC de se promener en veston cravate à l’école, de dress for the game est rendu risible à mes yeux. Le télétravail a aussi calmé le jeu de devoir se promener au centre-ville comme un PDG.

— Julien Goulet