Près de 50 % de l’énergie consommée au Québec est perdue, constate le cabinet BCF et Quadrat dans un rapport révélé ce lundi lors de la publication du Baromètre économique du Québec.

« L’inefficacité énergétique reste un défi majeur au Québec », indiquent les auteurs de l’étude, une équipe chapeautée par l’économiste François Delorme. Les principaux secteurs responsables de cette inefficacité sont le transport (34 %), les grandes industries (23 %) et celui des bâtiments (15 %).

Pour réduire les pertes, les auteurs recommandent que le Québec consacre plus d’efforts sur le « moins efficace » des secteurs, celui des transports.

Plusieurs solutions pourraient être déployées selon eux, dont le resserrement des normes, la mise en place de mesures fiscales pour réduire la consommation de carburants et décourager l’achat de véhicules ainsi que des incitatifs pour favoriser le covoiturage et le transport en commun.

Un constat qui arrive alors que la demande énergétique totale est plus ou moins stable depuis 1995, contrairement à l’augmentation observée ailleurs au pays. Troisième plus important consommateur au Canada, le Québec enregistre une demande énergétique inférieure à celle de son voisin ontarien. Sur ce plan, tout reste une question de perspective, car la consommation par habitant reste plus élevée au Québec qu’en Ontario.

Alors que le gouvernement et Hydro-Québec évoquent la nécessité d’augmenter la production d’électricité pour répondre à une forte demande lors des pointes hivernales, le rapport souligne que le Québec dispose « d’une capacité de production énergétique notable ».

Or, si les infrastructures actuelles répondent aux besoins actuels, « une augmentation significative de la demande en énergie renouvelable » est à prévoir dans les prochaines années.

Des éléments précis stimuleront la demande, engendrant des « investissements considérables », estiment les auteurs de l’étude. Tout d’abord, il y a l’engagement du Québec à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Ensuite, Québec espère que le parc automobile de la province soit composé à 85 % de véhicules électriques d’ici 2030.

« Ces projets […] entraîneront une hausse non négligeable de la demande en électricité. Bien que le Québec produise en grande majorité de l’énergie renouvelable, il reste un grand consommateur d’énergies fossiles, représentant 55 % de l’énergie finale utilisée », lit-on dans l’étude.

Détenant la plus importante capacité de production électrique au pays, le Québec produisait 94 % de son électricité des centrales hydroélectriques, en 2019, à partir de 62 centrales hydroélectriques. Avec une capacité de 4300 MW, l’électricité éolienne représentait environ 5 % de la production totale de la province. « Cette capacité devrait suffire à répondre à la demande énergétique à court terme », est-il avancé.