Québec a embauché 15 infirmières et 8 préposés aux bénéficiaires pour sa nouvelle « équipe volante publique », qui doit venir en aide aux hôpitaux de régions en difficulté. Un premier infirmier a été dépêché mardi sur la Côte-Nord.

Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), plus de 120 entrevues sont « planifiées dans les prochains jours » afin de recruter davantage d’infirmières et de préposés aux bénéficiaires au sein de cette équipe volante. Plus de 500 curriculum vitæ sont aussi en cours d’analyse.

Pour le moment, un seul infirmier a été envoyé sur le terrain. Le CISSS de la Côte-Nord refuse de révéler dans quel hôpital il travaille.

D’autres membres de l’équipe volante seront dépêchés « graduellement » sur la Côte-Nord, en Abitibi-Témiscamingue et en Outaouais, indique le MSSS. « Les besoins d’une région à l’autre varient grandement de jour en jour », écrit-on.

Négociations en cours avec les syndicats

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) affirme que des fils restent encore à attacher concernant l’équipe volante, mais qu’elle ne veut pas être « un frein à son déploiement ». Le syndicat poursuit donc les négociations avec Québec pendant l’envoi de renforts.

La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) poursuit aussi ses discussions avec le gouvernement. Elle souhaite que ses membres soient affectés en région « dès la semaine prochaine ». « Ce qu’on doit négocier, c’est le lieu d’hébergement, de quelle façon les gens vont être transportés, la durée des affectations », énumère Karine Cabana, coordonnatrice du secteur affaires sociales du Syndicat canadien de la fonction publique, affilié à la FTQ.

Selon elle, l’hébergement est « un enjeu » dans les régions éloignées. « L’ensemble des hôtels et des motels sont réservés par les touristes, dit Mme Cabana. C’est pour ça qu’on ne pourra pas envoyer une grande quantité de gens [en même temps]. On va essayer d’en envoyer au fur et à mesure que des hébergements se libèrent. »

Les employés de l’équipe volante toucheront le salaire prévu dans la convention collective du Front commun. Ils auront droit à un montant forfaitaire quotidien de 100 $ s’ils se déplacent à 100 km ou plus de leur domicile. Reste à voir s’ils obtiendront une prime supplémentaire, indique le président de la FSSS-CSN, Réjean Leclerc.

Chose certaine, la FSSS-CSN veut demander des primes temporaires pour le personnel des établissements de santé qui vit dans les régions où l’équipe volante est déployée. Selon M. Leclerc, il pourrait s’agir d’un montant accordé lors d’un rehaussement des disponibilités de l’employé.

Si Québec n’acquiesce pas à cette demande, il craint que l’arrivée de ces renforts ait un « effet démobilisant » chez les employés déjà sur place. « Les personnes vont accueillir du personnel rémunéré différemment d’eux, qui a des bonifications », explique Réjean Leclerc.