(Ottawa) Le député libéral Anthony Housefather s’est dit « impatient de faire une réelle différence » en tant que nouveau conseiller spécial du gouvernement pour les relations avec la communauté juive et de la lutte contre l’antisémitisme.

Le bureau du premier ministre a annoncé sa nomination à ce poste vendredi, affirmant que M. Housefather conseillerait le premier ministre et le cabinet et travaillerait avec la communauté juive.

M. Housefather, qui est juif, s’est exprimé ouvertement sur la montée de l’antisémitisme au Canada depuis le début du conflit actuel entre Israël et le Hamas en octobre.

Il y a quatre mois, le député avait affirmé qu’il envisageait de quitter le caucus libéral après l’adoption d’une motion néo-démocrate qui l’a fait se sentir frustré et isolé dans son parti.

Après cette période de réflexion, il a déclaré qu’il resterait libéral et que M. Trudeau lui avait demandé de travailler avec le gouvernement pour résoudre le problème « massif » de l’antisémitisme au Canada à l’heure actuelle.

M. Housefather a ensuite aidé à lancer une étude d’un comité parlementaire sur l’antisémitisme sur les campus universitaires en mai.

Anthony Housefather lui-même a été la cible de haine antisémite, notamment plus tôt cette semaine lorsque des affiches ont été collées sur des panneaux à Montréal le traitant de nazi, assimilant le sionisme au terrorisme et lui disant de « quitter le Canada ».

M. Housefather s’est félicité de sa nomination, qui comprendra une collaboration avec Deborah Lyons, l’envoyée spéciale du gouvernement fédéral pour lutter contre l’antisémitisme.

« Même si nous ne pouvons pas faire disparaître l’antisémitisme, tous les ordres de gouvernement, les universités et les services de police peuvent prendre des mesures concrètes pour que les Canadiens juifs se sentent plus en sécurité dans ce pays », a déclaré le député dans un communiqué.

Une motion controversée

La motion originale du Nouveau Parti démocratique (NPD) exigeait que le Canada reconnaisse officiellement l’État de Palestine.

M. Housefather avait qualifié cette formulation de partiale et la motion a provoqué d’importantes divisions parmi les députés, y compris au sein du caucus libéral.

La motion qui a finalement été adoptée a été révisée pour être très proche de la politique étrangère canadienne actuelle, y compris la reconnaissance que la création d’un État palestinien ferait partie d’une solution à deux États dans le cadre du processus de paix au Moyen-Orient.

Un libellé a été ajouté pour appeler le Hamas à déposer les armes et à identifier clairement le groupe militant comme une organisation terroriste reconnue. La motion comprenait également un appel au Canada pour qu’il cesse d’approuver les transferts d’exportations d’armes vers Israël.

À l’époque, M. Housefather avait reconnu que les changements de dernière minute avaient amélioré la motion, mais avait déclaré qu’il ne pouvait pas la soutenir en partie parce que les changements étaient arrivés si tard dans le processus qu’ils n’avaient pas été entièrement débattus.