(Ottawa) Le directeur du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), David Vigneault, a annoncé ce jeudi sa démission, sans en préciser les motifs.

« Aujourd’hui, le 4 juillet 2024, j’ai annoncé que je quittais mon poste de directeur du Service de renseignement de sécurité (SCRS) et la fonction publique », a déclaré David Vigneault dans un communiqué transmis aux médias en fin de journée.

« Cela a été pour moi un grand privilège d’occuper le poste de directeur du SCRS au cours des sept dernières années et d’avoir passé près de 20 ans au sein de la fonction publique », a-t-il ajouté dans la même déclaration.

Le temps « est venu de passer le flambeau à quelqu’un d’autre », a indiqué celui qui occupait ce poste depuis juin 2017.

Dans sa note d’adieu, David Vigneault remercie le premier ministre Justin Trudeau, le ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales, de même que le greffier du Conseil privé, John Hannaford.

Il n’était pas clair, dans l’immédiat, si le départ du parton de l’agence d’espionnage canadienne était prévu.

Le communiqué transmis par le SCRS spécifie que David Vigneault n’accorderait pas d’entrevues, et que l’agence elle-même ne « répondr[ait] pas aux questions sur le sujet ».

Un peu plus tôt, le ministre de la Sécurité publique Dominic LeBlanc avait parlé d’un départ à la retraite.

« David Vigneault a passé toute sa carrière au service des Canadiens, les protégeant, ainsi que nos intérêts nationaux, de ceux qui cherchent à leur nuire. Alors qu’il annonce son départ du SRCS vers la retraite, je tiens à lui souhaiter le meilleur pour ce nouveau chapitre », a-t-il écrit sur le réseau X.

Le départ du directeur de l’agence de renseignement survient alors que l’enjeu de l’ingérence étrangère dans la politique canadienne continue de susciter de nombreuses inquiétudes. Le plus récent signal d’alarme est venu d’un rapport publié par un comité de parlementaires, il y a un mois.

Il était écrit, dans ce document explosif qui a semé l’émoi au sein de la classe politique d’Ottawa, que des parlementaires canadiens contribueraient sciemment aux efforts d’ingérence d’États étrangers.

Le bureau de Justin Trudeau n’avait pas réagi à l’annonce du départ de David Vigneault au moment de publier ces lignes, tard jeudi soir.