(Ottawa) Une meneuse « exceptionnelle » animée d’un « souci d’excellence » : le premier ministre s’est félicité de son choix de nommer la lieutenante-générale Jennie Carignan cheffe d’état-major de la Défense nationale. La décision de lui confier les rênes des Forces armées a été saluée par le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique, mais n’avait toujours pas suscité de réactions au Parti conservateur en début de soirée.

« Je veux féliciter Jennie Carignan, qui a grandi ici au Québec, qui est promue au poste de cheffe d’état-major de la Défense », a déclaré Justin Trudeau en marge d’une annonce à Montréal, mercredi.

« Au fil de sa carrière, son leadership, son souci d’excellence et son dévouement ont été des atouts considérables pour nos Forces armées », a-t-il enchaîné.

Et Jennie Carignan, a-t-il assuré, saura « contribuer à rendre le Canada plus fort et plus sécuritaire ».

Le ministre de la Défense nationale Bill Blair a salué la désignation de la militaire « qui a servi le Canada avec grande distinction, tant au pays qu’à l’étranger » pendant sa carrière de plus de 35 ans.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre de la Défense nationale, Bill Blair

Sa « vaste expérience » fait d’elle « la personne idéale pour mener les Forces armées canadiennes (FAC) », et « j’ai confiance en l’avenir de cette importante institution sous son leadership », a-t-il aussi dit.

Parmi ses faits d’armes, Jennie Carignan a été commandante de deux régiments du génie de combat, ainsi que le Collège militaire royal de Saint-Jean et la 2Division du Canada.

Elle a été déployée en Bosnie-Herzégovine, sur le plateau du Golan et en Afghanistan, et elle a commandé la mission de l’OTAN en Irak pendant un an, de novembre 2019 à novembre 2020.

Sa sélection pour relever « un grand défi » a aussi été applaudie par la gouverneure générale du Canada Mary Simon, qui est officiellement commandante en chef des FAC.

« Je sais qu’elle saura maintenir les hauts standards auxquels nous ont habitués les FAC, et qu’elle le fera avec dignité, honneur, respect et un grand sens du devoir », a déclaré la représentante du roi au Canada.

D’autres, notamment l’ambassadeur des États-Unis à Ottawa, ont joint leurs voix à ce concert d’éloges pour cette nomination historique.

« Ce fut un privilège de travailler avec la lieutenante-générale Carignan, qui est une éminente leader et une amie précieuse pour les États-Unis », a notamment écrit David Cohen sur le réseau X.

La veille de la désignation, qui avait été éventée au cours des derniers jours, les porte-parole bloquiste et néo-démocrate en matière de Défense nationale s’étaient montrées enthousiasmées par ce choix.

Sollicité à plusieurs reprises mardi et mercredi, le Parti conservateur n’a pas réagi.

Une courte transition

En vertu de cette nomination, Jennie Carignan sera promue générale.

Elle remplacera le général Wayne Eyre, l’actuel chef d’état‑major de la Défense, qui prendra sa retraite des FAC après environ 40 ans de service.

Il a d’ailleurs tenu à féliciter sa successeure.

« Nous œuvrerons au cours des prochaines semaines à assurer une transition efficace et sans heurt », a-t-il entre autres souligné dans un message publié sur le réseau X.

Le général Eyre, qui tenait les rênes des FAC depuis 2021, continuera à assumer ses fonctions jusqu’à ce que la nomination de la nouvelle cheffe d’état‑major de la Défense entre en vigueur.

Cela se fera le 18 juillet prochain, lors d’une cérémonie de passation de commandement.

Le délai entre la nomination de Jennie Carignan et le passage officiel du témoin est donc relativement court.

Des officiers supérieurs avaient d’ailleurs déploré la lenteur du gouvernement Trudeau à procéder à cette nomination, selon nos informations.

L’annonce du départ à la retraite du général Eyre remonte au 12 janvier dernier, il y a donc près de six mois.