(Québec) Le gouvernement Legault juge « très positif » le plan de 15,5 milliards de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui conclut à la nécessité d’un tramway pour Québec. « On aime ça ! », s’exclame le ministre responsable des Infrastructures et député dans la capitale, Jonatan Julien. Le ministre des Finances, Eric Girard, assure pour sa part que la province a les moyens financiers de se lancer dans ce vaste chantier, si Québec fait ce choix.

Dans une mêlée de presse à son arrivée au conseil des ministres mercredi, le grand argentier du Québec s’est félicité que la cote de crédit de la province soit maintenue, malgré le déficit record du dernier budget. M. Girard a ensuite rappelé que des sommes sont déjà prévues au Plan québécois des infrastructures (PQI) pour du transport structurant dans la capitale.

« On a des moyens financiers qui sont considérables. […] Gouverner, c’est faire des choix et oui, on a les moyens [de réaliser le projet] si c’est ça les décisions qui sont prises », a-t-il dit.

Son collègue Jonatan Julien a plus tard renchéri sur la qualité du projet dévoilé par la Caisse. « On a une vision à long terme pour Québec », s’est-il réjoui.

« Je suis très positif par rapport au rapport, au professionnalisme du rapport. On a devant nous un plan directeur sur 15 ans, phasés, structurés. Pour la région de la capitale nationale, c’est bon », a-t-il ajouté.

La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, qui relançait plus tôt cette semaine l’idée d’un troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis pour des enjeux économiques, même si le rapport de la Caisse indique qu’il « n’est pas justifié du point de vue de la mobilité », s’est limitée à dire qu’il y a « de bonnes nouvelles dans le rapport ». Le ministre de l’Éducation et député de Lévis Bernard Drainville, pour qui il était « acquis » que la Caisse allait proposer un lien entre les deux rives, était aussi tout sourire.

« On va se parler bientôt », a-t-il dit tout sourire, ce qui porte à croire que le gouvernement maintient un projet de lien routier dans ses cartons.

Québec doit tenir une conférence de presse officielle plus tard cette semaine, probablement vendredi, pour réagir formellement au projet dévoilé par la Caisse. Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a pour sa part affirmé qu’il s’opposait toujours au projet de tramway.

La CDPQ laisse le gouvernement trancher

Pour sa part, la CDPQ Infra est intéressée par la réalisation de l’ambitieux plan de 15,5 milliards pour la mobilité dans la capitale et laisse maintenant le soin au gouvernement Legault de décider de la marche à suivre.

« Ça prend une décision, ça prend la mise en place de la bonne gouvernance pour développer, mettre en place et réaliser ce projet rapidement », a lancé mercredi Jean-Marc Arbaud, président et chef de la direction, CDPQ Infra.

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Jean-Marc Arbaud (à droite)

La Caisse recommande un important réseau de tramway de 28 km ainsi que 30 km de voies de service rapide par bus pour Québec. Elle pense pouvoir livrer la « colonne vertébrale » du tramway, la première ligne de Le Gendre à Charlesbourg, pour 2030.

Mais pour commencer les travaux, elle a besoin d’une décision du gouvernement Legault. Celui-ci a fait plusieurs volte-face dans l’épineux dossier de la mobilité dans la capitale.

Ce qui est clair, c’est qu’après six mois d’analyse, la Caisse souhaiterait mener le chantier.

« C’est certain qu’on aimerait bien contribuer. Personnellement je pense que de développer des plans de mobilité et d’améliorer la mobilité dans les transports en commun, c’est très important, et ça le deviendra encore davantage dans les prochaines années avec les enjeux environnementaux », avance Jean-Marc Arbaud.

Avec Tommy Chouinard, La Presse