De Québec à Ottawa, découvrez ce qui a retenu l’attention de nos correspondants parlementaires cette semaine.

Sondage

Santé Québec : Les Québécois divisés

Les Québécois sont divisés au sujet de l’impact de la création de Santé Québec, le bébé du ministre Christian Dubé. Selon un sondage* SOM réalisé pour La Presse, 50 % des répondants se disent tout à fait d’accord (10 %) ou plutôt d’accord (40 %) pour dire que Santé Québec permettra d’améliorer l’accès aux soins de santé. Les autres sont plutôt en désaccord (20 %), pas du tout d’accord (10 %) ou ne savent pas (20 %). La création de cette agence permettra-t-elle de rendre le système de santé plus efficace ? Selon le sondage, 49 % sont tout à fait d’accord (12 %) ou plutôt d’accord (37 %) avec cette affirmation. En revanche, 51 % sont soit plutôt en désaccord (20 %), pas du tout d’accord (9 %) ou ne savent pas (22 %). À noter que 70 % disent avoir déjà entendu parler de Santé Québec.

* Méthodologie : L’étude a été réalisée en ligne du 31 mai au 5 juin 2024 auprès d’un échantillon de 1073 adultes québécois inscrits au panel d’internautes de SOM. Les résultats ont été pondérés de manière à refléter les principales caractéristiques sociodémographiques des adultes québécois. La marge d’erreur maximale est de ± 3,5 %, 19 fois sur 20.

Chiffre de la semaine

De 150 à 200 TWh

Pour décarboner le Québec d’ici 2050, « on doit pratiquement doubler notre production actuelle d’électricité et on a 25 ans pour le faire ». Le projet de loi déposé par Pierre Fitzgibbon jeudi vise à permettre à Hydro-Québec d’accélérer la cadence pour y arriver.

La citation de la semaine

Malheureusement, le Comité a aussi vu des renseignements inquiétants selon lesquels certains parlementaires sont, aux dires des services du renseignement, des participants mi-consentants ou volontaires aux efforts d’ingérence des États étrangers dans la politique du pays.

Extrait du rapport du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement

Cure de jouvence pour le Salon bleu

Une page d’histoire se tourne en cette fin de session parlementaire. Vendredi, les députés ont débattu pour la dernière fois au Salon bleu tel qu’on le connaît. Une photo commémorative a été prise la veille. C’est que la salle de l’Assemblée nationale subira une cure de jouvence, des travaux dont on ignore toujours le coût total. Il s’agit des premières rénovations d’importance depuis la fin des années 1970 : le « Salon vert » était passé au bleu avec l’implantation de la télédiffusion des débats. À compter de la rentrée de septembre, et pendant au moins deux ans, les élus siégeront au Salon rouge, qui a été réaménagé au cours des derniers mois. La présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy, a fait un « petit aparté » cette semaine pour souligner l’un des facteurs expliquant la nécessité de faire les travaux…

Un bulletin qui passe mal

C’était l’heure des bilans cette semaine à Québec. L’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) a présenté mercredi son bulletin au gouvernement Legault en matière de relations avec les Premières Nations. Selon l’APNQL, la CAQ échoue dans toutes les matières. La meilleure note qu’elle obtient est un « C- » pour les actions en protection de la jeunesse. Le gouvernement récolte même un « F » pour la reconnaissance du droit à l’autonomie gouvernementale des Premières Nations. Hydro-Québec fait mieux alors que l’APNQL lui décerne un « B+ ». Un bilan qui a piqué au vif le ministre responsable des Premières Nations et des Inuit, Ian Lafrenière. « J’accepte la critique, mais de me faire dire qu’on ne fait rien, je ne suis pas d’accord. Alors moi, la note que je nous donne, c’est A, comme avançons ! Et Y parce que j’avoue qu’il n’y en aura pas de facile ! »

Adios, les « Trois Amigos » ?

PHOTO EDUARDO VERDUGO, ASSOCIATED PRESS

Claudia Sheinbaum a été élue présidente du Mexique, lundi soir.

La victoire de Claudia Sheinbaum, la dauphine d’Andrés Manuel López Obrador, à l’élection présidentielle au Mexique, est historique. Il faudra voir quel effet aura l’arrivée d’une première femme aux commandes à Mexico, mais déjà, l’ancienne diplomate canadienne Louise Blais en a remarqué un à l’échelle nord-américaine. « La marque trilatérale “Trois Amigos” accolée aux Sommets des dirigeants nord-américains (NALS) depuis 2005 doit être mise de côté et remplacée par quelque chose de moins lourd que “Deux Amigos et une Amiga”. Peut-être “Trio”, non genré et trilingue ? Vous l’aurez lu ici en premier », écrit dans le magazine Policy l’ancienne ambassadrice et représentante permanente du Canada aux Nations unies. Il faudra voir ce qu’il adviendra de sa suggestion lors du prochain sommet Canada–États-Unis–Mexique, qui doit normalement se tenir au Canada en 2024. Aucune date n’a encore été annoncée pour ce sommet trilatéral – une tradition qui s’était interrompue pendant le mandat de l’ancien président Donald Trump aux États-Unis.

Félicitations (genre) à Modi

PHOTO ARCHIVES REUTERS

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau en compagnie du premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, lors d’une rencontre du G20 à New Delhi, en septembre 2023

On est loin de l’effusion de joie. « Le gouvernement du Canada félicite le premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, pour sa réélection », lit-on dans une déclaration transmise mercredi par le bureau du premier ministre Justin Trudeau. La conclusion est encore moins chaleureuse : « En tant que partenaire bilatéral de l’Inde et au sein de la région indo-pacifique, le Canada est prêt à travailler avec ce pays pour faire progresser les relations entre nos populations de sorte qu’elles soient basées sur les droits de la personne, la diversité et la primauté du droit. » La tiédeur du message, ainsi que son caractère impersonnel, n’est pas passée inaperçue dans les médias indiens. « Le message de félicitations provient du compte officiel [X] du premier ministre canadien, et non du compte personnel de Justin Trudeau, qu’il a utilisé il y a quelques jours à peine pour féliciter un autre dirigeant », relève-t-on notamment dans l’hebdomadaire India Today.

Gardons le Sénat dans sa forme actuelle, s’il vous plaît !

La sénatrice indépendante Donna Dasko appréhende une victoire du Parti conservateur de Pierre Poilievre. Et elle va au-devant des coups en publiant un sondage qu’elle a commandé sur la perception du Sénat dans sa mouture actuelle. Selon ce sondage, 69 % de la population veut que les gouvernements élus à l’avenir conservent le processus de nomination lancé en 2016 par Justin Trudeau et qui a permis de constituer un Sénat non partisan. Seulement 5 % des Canadiens veulent revenir aux anciennes méthodes de nomination des sénateurs. « Même s’il nous faudra encore plusieurs années d’efforts pour améliorer les perceptions au sujet du Sénat, il est évident que la population considère l’indépendance du Sénat comme une qualité désirable pour la Chambre haute », a affirmé la sénatrice dans un communiqué cette semaine. Avant de faire son entrée au Sénat, Mme Dasko était à la tête d’une firme de sondage.