(Montréal) L’Alliance de la fonction publique du Canada se retire des réunions avec le gouvernement fédéral sur la question du télétravail, y voyant « une consultation de façade » et « une vraie farce ».

Le grand syndicat pancanadien de 260 000 fonctionnaires fédéraux ne décolère pas depuis l’imposition, par le Conseil du trésor fédéral, du retour au travail au bureau trois jours par semaine.

L’AFPC a déjà fait savoir qu’elle avait déposé un grief de principe, basé sur la lettre d’entente sur le télétravail qui avait été convenue entre les parties, lors de la dernière négociation pour renouveler les conventions collectives. Et l’Alliance encourage ses membres à déposer des griefs individuels à cet égard.

Maintenant, l’AFPC quitte les réunions sur « l’Orientation concernant la présence prescrite au lieu de travail ».

« Tout le processus est une vraie farce. Le Conseil du trésor n’a manifestement pas l’intention de collaborer », a déploré Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC.

En plus d’enfreindre notre entente sur le télétravail, ses actions témoignent d’un mépris pour les préoccupations de nos membres.

Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC

« L’AFPC a participé de bonne foi aux consultations avec le Conseil du trésor sur la question du télétravail, mais elle s’est heurtée à une opposition systématique. Chaque fois que nous avons demandé à l’employeur si des changements à l’Orientation étaient envisagés, on nous a induits en erreur », soutient l’Alliance.

« Quand le gouvernement fédéral a annoncé sa décision malavisée de forcer les fonctionnaires à travailler dans des bureaux mal équipés, il n’a pas consulté les syndicats. Depuis l’annonce, l’AFPC réclame que l’Orientation, qui comporte d’importantes lacunes, soit suspendue et révisée. Sa demande a toutefois été ignorée », ajoute l’AFPC.

Le gouvernement du Canada précise que « la mise en œuvre se poursuit pour les ministères qui ont communiqué et établi un nombre minimum de jours par semaine conformément à cette orientation ».

« Pour les ministères qui n’ont pas encore mis en œuvre une exigence de présence minimale de trois jours par semaine, la mise en œuvre complète aura lieu au plus tard le 9 septembre 2024. »

Dans son orientation sur le travail hybride et la présence prescrite au travail, le gouvernement du Canada explique qu’il veut ainsi adopter une « approche commune » apte à garantir l’équité dans la fonction publique fédérale.

Il dit vouloir également offrir des services publics aux Canadiens « tout en renforçant leur confiance dans la fonction publique ».