(Montréal) Un campement occupe depuis lundi une partie du parc des Faubourgs, aux abords du pont Jacques-Cartier. Les organisateurs exigent un moratoire sur le démantèlement des campements de sans-abri par la Ville de Montréal le temps d’« avoir une réflexion sur la solution collective » sur cet enjeu.
« Cette pratique qui est rendue systématique […] déstabilise leur vie encore plus », explique Guillaume, un des organisateurs, qui ne souhaite dévoiler que son prénom et qui n’appartient pas à un groupe officiel. Cela occasionne une « dégradation physique et mentale beaucoup plus rapide ».
L’organisateur explique que tous sont les bienvenus à leur action au parc des Faubourgs « qu’ils aient un logement ou non ».
Deux personnes évincées depuis le 1er juillet se sont d’ailleurs jointes à eux et ont passé la nuit dans des tentes. « On a reçu des dons de tentes pour qu’il et elle dorment ici », précise-t-il
Les organisateurs comptent notamment sur les dons de commerçants et de citoyens afin d’offrir certaines ressources aux personnes participant au campement.
Une demi-douzaine de tentes et un chapiteau ceinturés par des bâches de plastique et des pancartes recouvertes de slogans trônent au centre de ce grand parc du quartier Centre-Sud. Selon Guillaume, le campement regroupe au total une trentaine d’individus.
Une centaine de mètres sépare les tentes des rampes d’accès du pont Jacques-Cartier. Le grondement des moteurs des automobiles ponctue les questions de notre entrevue.
« Les gens qui rentrent à Montréal pour travailler vont voir l’initiative, ils vont se poser des questions […] et, peut-être, être [ouverts] à dialoguer », dit Guillaume.
Le campement est situé dans l’arrondissement de Ville-Marie qui compte « une grande concentration de personnes en situation d’itinérance », ajoute-t-il.