Pour accroître le financement du transport collectif, il faudrait indexer annuellement les taxes sur les carburants et sur l’immatriculation, et imposer des frais supplémentaires aux propriétaires de voitures de luxe et de gros véhicules, selon les recommandations d’un comité d’élus de la Ville de Montréal.

Soulignant l’importance de trouver « de nouvelles avenues de financement dédiées au transport collectif », la Commission sur les finances et l’administration évoque aussi, parmi les solutions possibles, une taxe sur la masse salariale, comme en imposent des villes américaines ou françaises, une taxe sur les vols internationaux, une taxe tourisme et une taxe kilométrique.

On propose également de permettre les ententes entre la Société de transport de Montréal (STM) et des promoteurs immobiliers pour générer des revenus grâce à la construction de logements, par exemple au-dessus ou autour des stations de métro.

La Commission sur les finances et l’administration déposait vendredi ses 21 recommandations à la suite d’une consultation prébudgétaire sur le financement du transport collectif. Dans le cadre de cette consultation, 28 personnes et organismes ont déposé des mémoires et 1000 citoyens ont répondu à un sondage, en mai dernier.

Parmi les recommandations, on demande aussi au gouvernement du Québec de rétablir à 66 % la part des revenus du marché du carbone consacrée au transport collectif – alors que cette part a été réduite à 25 % en 2022.

Autre suggestion : l’application de la taxe sur les parcs de stationnement non résidentiels à un plus grand nombre de terrains extérieurs sur le territoire de la Ville de Montréal.

Les élus de la commission, qui ont adopté les recommandations à l’unanimité, font valoir que le déséquilibre financier annuel du transport collectif métropolitain est estimé à plus de 560 millions en 2025 et à près de 700 millions en 2028.

« Le transport en commun est un service essentiel qui [profite] aussi aux automobilistes. On a besoin d’en avoir beaucoup plus », a souligné le conseiller municipal Sylvain Ouellet, de Projet Montréal.

Les recommandations seront déposées au conseil municipal en août prochain.