Il devrait finalement être possible de présenter son téléphone aux tourniquets plus tôt que prévu, soit dès l’été 2025, pour valider son passage dans le métro et les autobus du Grand Montréal. Le paiement avec un téléphone attendra toutefois encore un peu.

Les usagers pourront ainsi « émuler » une carte OPUS sur leur téléphone intelligent, mais ils devront attendre avant de pouvoir utiliser ce dernier pour payer directement. L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) espère ainsi accélérer le déploiement de son vaste projet Concerto, sa transformation numérique devant coûter plus de 140 millions de dollars.

La nouvelle a été dissimulée dans un communiqué sur la hausse des tarifs annuels, jeudi. On y fait état d’un « déploiement progressif de la numérisation de la carte OPUS dans le téléphone intelligent » qui débutera au cours de l’été 2025. À ce jour, l’Autorité s’était seulement engagée au paiement par téléphone d’ici 2026.

Dès l’été prochain, le téléphone pourra donc remplacer la carte OPUS pour passer aux tourniquets, en commençant par les titres les plus utilisés comme les « Tous modes ». À terme, on sera ensuite en mesure d’émuler le nombre de cartes que l’on veut sur son téléphone, ce qui risque de plaire aux usagers des couronnes qui ont parfois à conjuguer plusieurs cartes et titres de transport.

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Le téléphone intelligent pourra remplacer la carte OPUS pour passer aux tourniquets.

Pour payer directement avec son téléphone, comme cela se fait déjà dans plusieurs grandes villes européennes et nord-américaines, il faudra toutefois attendre à 2026. « C’est un peu comme une solution à mi-chemin qu’on offre », explique le porte-parole de l’organisation, Simon Charbonneau.

Inspiré de Paris

M. Charbonneau affirme que son groupe s’est inspiré de la Régie autonome des transports parisiens (RATP), qui opère le métro parisien. L’opérateur français vient de livrer une solution transitoire similaire à l’approche des Jeux olympiques, qui feront venir plus de 15 millions de visiteurs dans la capitale française.

Un expert de la RATP ayant vécu le cycle d’implantation accompagnera d’ailleurs l’ARTM dans ses démarches, tout comme Transamo, une firme française de conseil en mobilité et en transport. « On compte lancer un appel d’offres très bientôt », a indiqué jeudi M. Charbonneau.

À plus courte échéance, l’ARTM a également confirmé jeudi qu’elle avancera à l’automne 2024 l’arrivée du paiement par carte de débit ou carte de crédit sur « certaines lignes d’exo » de la couronne nord. La mesure est déjà en place dans les autobus de la Société de transport de Laval.

Depuis avril, les usagers du transport collectif du Grand Montréal peuvent recharger leur carte OPUS avec un téléphone mobile, en utilisant l’application mobile Chrono. Malgré d’importants pépins techniques survenus au départ, notamment au tournant du mois de mai, plus de 500 000 transactions ont été réalisées en quelques mois seulement.

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Le chargement de la carte OPUS peut se faire au moyen d’une application sur un téléphone intelligent.

C’est ultimement d’ici 2027 qu’un système « multi-modes » sera déployé, possiblement au moyen de la même application mobile, en réunissant le métro, le bus, le REM, l’autopartage, le vélopartage, le taxi, le covoiturage ou encore la trottinette électrique.

Les tarifs en hausse de 3 %

Comme cela était prévu, les tarifs pour se déplacer en transports en commun dans la grande région métropolitaine augmenteront de 3 % en moyenne dès le 1er juillet. Il s’agit d’une hausse inférieure à l’inflation. Ainsi, le titre mensuel ordinaire pour utiliser les transports en commun dans l’île de Montréal (zone A) passera de 97 $ à 100 $. Le titre mensuel AB, qui couvre les agglomérations de Laval et de Longueuil, augmentera de 155 $ à 160 $.