Après les campus d’universités, l’espace public. Des manifestants propalestiniens ont planté leurs tentes au square Victoria, samedi, pour exiger que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) retire ses investissements dans des entreprises « complices de l’occupation israélienne ».

Une foule de manifestants était réunie devant le square Victoria, en après-midi, pour marquer son soutien au nouveau campement propalestinien qui occupe le site. La manifestation, qui réunissait des personnes de tous les âges, est demeurée pacifique.

Le collectif Désinvestir pour la Palestine exige « que la CDPQ se départ[e] immédiatement de ses 14,2 milliards de dollars d’investissements dans les 87 entreprises identifiées comme complices de l’occupation israélienne », selon un communiqué diffusé samedi. Les manifestants demandent également la fermeture du bureau du Québec à Tel-Aviv.

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La manifestation, qui réunissait des personnes de tous les âges, est demeurée pacifique.

« Ce sont des revendications qui ont été portées par différents groupes depuis des mois […]. On ne partira pas tant que nos demandes n’auront pas été entendues », a affirmé Benoit Allard, porte-parole du collectif, assis au centre du square Victoria. Derrière lui, des bâches portant des slogans étaient tendues autour du campement, dissimulant les tentes des regards.

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Benoit Allard, porte-parole du collectif Désinvestir pour la Palestine

Le « Campement populaire Al-Soumoud », qui abrite actuellement une cinquantaine de personnes, illustre « un élargissement de la mobilisation » en soutien au peuple palestinien, selon Benoit Allard. « Il n’y a pas que les universités qui sont complices de l’occupation israélienne, il y a aussi des institutions publiques, le gouvernement du Québec et la Caisse de dépôt et placement », affirme-t-il.

Une manifestation haute en couleur

Alors que les slogans de la foule résonnaient à travers le square, un manifestant s’est hissé sur le socle de la statue de la reine Victoria qui se dresse au centre du terrain. Un boyau à la main, l’homme masqué a aspergé le monument de peinture multicolore. Plus bas, des personnes coiffées de keffiehs se promenaient parmi les manifestants en leur offrant des bouteilles d’eau et des morceaux de melon d’eau, fruit devenu symbole du mouvement propalestinien.

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Un manifestant a aspergé de peinture la statue de la reine Victoria.

Plus tard en après-midi, des manifestants vêtus de noir ont pris à partie une représentante du média de droite Rebel News et son caméraman, venus documenter le campement depuis le terrain de la CDPQ. Les manifestants les ont encerclés en pointant vers eux des parapluies déployés. « Fasciste, rentre chez toi ! Rebel News, casse-toi ! », scandaient-ils.

Rebel News a pris position à de nombreuses reprises contre le mouvement des campements propalestiniens sur les campus universitaires, les décrivant notamment comme des « rassemblements haineux pro-Hamas » sur son site web.

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Des manifestants ont pris à partie une représentante du média de droite Rebel News.

Des agents du Service de police de la Ville de Montréal positionnés non loin ont assisté à la scène, échangeant par moments des mots tendus avec la représentante de Rebel News et les manifestants. L’affrontement n’a pas dégénéré, et les manifestants ont regagné le campement par la suite.