Le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, maintient le flou quant à sa possible candidature à la mairie en 2025. Il dit toutefois sentir de fortes « inquiétudes » du milieu des affaires sur l’état de la métropole.

« Je ne suis pas en train de faire du positionnement politique », s’est défendu M. Leblanc, mercredi, à sa sortie d’un dîner-conférence durant lequel il s’est entretenu avec la mairesse Valérie Plante.

En entrevue avec La Presse récemment, M. Leblanc avait confié que « beaucoup de gens d’affaires […] me demandent si je vais me présenter à la mairie ». « Je leur dis que j’y réfléchis, tout comme je pourrais aussi m’impliquer en politique provinciale ou fédérale. Il y a de gros défis. Après 15 ans, c’est normal de prendre un moment de réflexion. Je vais prendre une décision dans la prochaine année », avait-il dit.

Durant l’entretien avec la mairesse, Michel Leblanc n’a d’ailleurs pas manqué de décocher plusieurs flèches vers la mairesse, se faisant le porte-parole d’une « communauté d’affaires inquiète » devant « un rythme de la construction » plus lent qu’ailleurs, mais aussi une fluidité de la circulation devenue souvent difficile au centre-ville, à travers les nombreux chantiers.

Il a aussi évoqué avoir reçu de nombreux commentaires sur le fait que le centre-ville était « sale » durant le Grand Prix de la Formule 1, déjà marqué par le fiasco des terrasses démantelées par le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM).

Or, pour l’instant, le patron de la Chambre de commerce ne répond « pas dans l’affirmative », mais pas non plus « dans la négative » quant à un saut en politique. « Ça serait mentir de dire que depuis 15 ans, je n’ai pas eu des moments. On a eu un maire qui s’est appelé Applebaum, on a eu un maire qui s’est appelé Blanchard. Il m’est arrivé de me dire que mon dieu, je ferais peut-être une meilleure job », a-t-il prudemment évoqué.

En mars dernier, un sondage réalisé pour le parti Projet Montréal avait mis le nom de Michel Leblanc comme candidat potentiel à la mairie de Montréal, tout comme ceux de Sophie Brochu et de Mélanie Joly.

Plante défend son bilan

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

La mairesse de Montréal, Valérie Plante

La mairesse Valérie Plante, elle, a notamment défendu l’économie montréalaise en rappelant que celle-ci est « valorisée et validée ailleurs dans le monde, même au Canada ». « Je ne veux pas minimiser les inquiétudes, mais je pense qu’on devrait aussi se taper dans le dos », a-t-elle fait valoir, en rappelant que la ville « est en changement, qu’elle s’adapte », mais qu’elle évolue positivement.

Mme Plante s’en est ensuite prise à l’impression véhiculée par certains observateurs que Montréal « est dont épouvantable, mal propre et qu’on a peur de se faire attaquer à tous les coins de rue ». « Ce n’est pas ça, la réalité », a-t-elle dit, vantant plutôt le caractère dynamique du centre-ville.

« Ceci étant dit, que ce soit avec les cônes orange, la propreté sur les artères commerciales locales ou les chantiers, oui on va faire mieux », a persisté la mairesse, en rappelant que beaucoup d’argent est investi sur des escouades de nettoyage. La crise sociale de l’itinérance devra cependant faire l’objet de plus d’investissements « dans la rue », auprès des clientèles touchées, a-t-elle ajouté.

Quant aux critiques sur la fluidité des déplacements, la mairesse assure ne pas être « dans une guerre à l’auto ». « Ce n’est pas vrai que dans 50 ans, la ville va être comme aujourd’hui. On ne peut pas avoir plus d’autos. À un moment donné, il faut renverser le paradigme », a-t-elle néanmoins conclu.