Au moment où une vague de chaleur touche le Québec, on observe également des températures record dans plusieurs régions du monde. Tour d’horizon de quelques points chauds où le réchauffement planétaire est plus réel que jamais.

Plus d’un millier de morts à La Mecque

Lundi dernier, une température de 51,8 °C a été enregistrée à La Mecque, en Arabie saoudite. Un nouveau record pour cette ville sainte qui accueille chaque année des millions de fidèles en pèlerinage. Selon le plus récent décompte de l’Agence France-Presse, 1081 décès ont été constatés jusqu’à présent chez les pèlerins en raison de la chaleur. Des décès causés par la chaleur lors du pèlerinage à La Mecque ont déjà été constatés par le passé, mais ils risquent d’augmenter dans les prochaines années, préviennent les scientifiques. Une étude saoudienne, publiée en mai 2024, signale que les températures sur les différents sites de pèlerinage augmentent de 0,4 degré tous les 10 ans. Selon un rapport du G20, l’Arabie saoudite verra aussi la fréquence des sécheresses agricoles augmenter de 88 % d’ici 2050.

PHOTO FADEL SENNA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Un homme souffrant de la chaleur torride est aidé par un membre des forces de sécurité saoudiennes

L’Inde suffoque

Si les étés sont généralement chauds et humides en Inde, les températures cette année ont battu de nouveaux records dans le pays le plus populeux de la planète. À la fin du mois de mai, une nouvelle marque a été établie dans la capitale, New Delhi, avec une température de 49,9 °C. La plus récente vague de chaleur, qui a commencé à la mi-mai, est la plus longue jamais enregistrée en Inde. Selon un rapport du groupe de recherche du Centre for Science and Environment, établi à New Delhi, le pays a connu des conditions météorologiques extrêmes pendant 90 % des jours de l’année en 2023.

PHOTO MANISH SWARUP, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Un chauffeur dort à l'intérieur de son rickshaw garé à l'ombre d'un arbre, à New Delhi.

270 millions d’Américains ont chaud

Comme le Québec, plusieurs régions des États-Unis doivent affronter cette semaine une vague de chaleur. Environ 270 millions d’Américains ont connu des températures supérieures à 32 °C dans le centre et l’est du pays. À Portland, dans le Maine, on a enregistré jeudi une température de 34 °C. Selon le Climate Shift Index, un outil en ligne permettant d’évaluer l’influence des changements climatiques, ces conditions dans la ville portuaire indiquent « une influence dominante ». Par ailleurs, une étude dévoilée jeudi par le réseau de scientifiques World Weather Attribution signale que la vague de chaleur qui a touché les États-Unis, le Mexique et l’Amérique centrale fin mai et début juin a été rendue 35 fois plus probable en raison des changements climatiques.

PHOTO MIKE DE SISTI, ARCHIVES THE MILWAUKEE JOURNAL SENTINEL, FOURNIE PAR REUTERS

Un travailleur de la construction essuie sa sueur lors d’une chaude journée à Milwaukee, au Wisconsin.

Une vague de chaleur hâtive en Grèce

Après avoir connu son hiver le plus chaud, la Grèce vient de subir la vague de chaleur la plus hâtive jamais enregistrée dans ce pays. Plusieurs touristes ont d’ailleurs été retrouvés morts au cours des derniers jours, tués par les chaleurs extrêmes, affirment les autorités. Les pompiers luttent aussi contre des incendies de forêt dans plusieurs régions du pays. Selon des chercheurs grecs, on s’attend à observer de 15 à 20 journées supplémentaires de chaleur extrême en Grèce d’ici 2050. À Athènes, par exemple, le nombre de vagues de chaleur devrait passer de 1,4 à au moins 6 épisodes par année au cours des 25 prochaines années, estime l’Institut de recherche Dianeosis.

PHOTO PETROS GIANNAKOURIS, ASSOCIATED PRESS

Des touristes avec une ombrelle se promènent devant le Parthénon, dans le centre d'Athènes.

Record pour les énergies renouvelables… et fossiles

Si la demande pour les énergies renouvelables a établi un nouveau record en 2023, l’utilisation des énergies fossiles a également atteint une nouvelle marque, relâchant 40 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, a annoncé jeudi l’Institut de l’énergie (Energy Institute). « Au cours d’une année où la contribution des énergies renouvelables a atteint un nouveau record, l’augmentation constante de la demande mondiale d’énergie signifie que la part des combustibles fossiles est restée pratiquement inchangée, à un peu plus de 80 %, une année de plus », a déclaré Simon Virley, de la firme KPMG, au quotidien britannique The Guardian. La demande pour les énergies fossiles semble plafonner dans les pays riches, mais elle continue d’augmenter dans les pays du Sud, note le rapport.

PHOTO TAMIR KALIFA, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

L'usine d'oléfines Exxon Mobile Baytown à Baytown, au Texas

Avec l’Agence France-Presse