(Vancouver) Si elle ne couinait pas et ne se tortillait pas, elle ressemblerait à un jouet en peluche d’enfant, mais la loutre de mer âgée de quelques semaines était dans un état grave lorsqu’elle a été amenée mardi au Centre de sauvetage des mammifères marins de l’Aquarium de Vancouver.

Les sauveteurs affirment que le loutron affamé a bien aimé être nourri au biberon avec du lait maternisé pour chiots et chatons – combiné avec des palourdes – toutes les deux heures par le personnel et les bénévoles qui le surveillent 24 heures sur 24.

« Cela lui donne la saveur que les loutres de mer apprécient vraiment et les nutriments contenus dans la formule pour chiots et chatons », a déclaré Lindsaye Akhurst, directrice principale du centre de secours, dans une entrevue mercredi.

Elle s’en sort très bien et c’est aussi une bonne transition, car nous finirons par, probablement dans les prochaines semaines, commencer à lui proposer de la nourriture solide et ce seront des palourdes.

Lindsaye Akhurst, directrice principale du centre de secours

Lindsaye Akhurst a précisé que le centre avait été appelé lundi par le personnel de Pêches et Océans Canada au sujet d’un bébé loutre de mer ayant besoin d’aide près de Tofino, sur la côte ouest de l’île de Vancouver.

Elle a expliqué que les responsables des pêches ont pu conduire le loutron jusqu’au traversier pour rencontrer le personnel de secours qui l’a ramené au centre où il a été stabilisé.

« Elle était encore très active et très bruyante, très affamée. Nous ne savons pas depuis combien de temps elle a été séparée de sa mère », a déclaré Akhurst.

Nous avons pu lui donner des liquides et lui faire prendre un biberon. On estime qu’elle n’a que quelques semaines.

Lindsaye Akhurst, directrice principale du centre de secours

La directrice a mentionné que le personnel des pêches étudiait comment le loutron, qui n’a pas encore été nommé, s’est retrouvé seul.

L’avenir de la loutre toujours inconnu

L’association à but non lucratif qui gère le sauvetage a indiqué dans un communiqué que personne ne devrait jamais tenter de sauver un mammifère marin en détresse par ses propres moyens et que toute découverte devrait être signalée au ministère des Pêches ou aux sauveteurs du centre.

Selon le communiqué, les bébés loutres de mer dépendent de leur mère pour survivre, car ils ne peuvent pas nager, chasser ou réguler leur température corporelle par eux-mêmes, et que le personnel est « prudemment optimiste » alors que l’état de la loutre se stabilise.

Le directeur et vétérinaire en chef du centre, le Dr Martin Haulena, a rappelé dans un communiqué que le loutron est dans un « état critique » et nécessite des soins constants pour assurer sa survie, ce qui fait en sorte que le coût des soins est élevé.

Mme Akhurst a déclaré qu’il était trop tôt pour dire si la loutre pourra être réintégrée dans la nature.

« Le processus de rééducation des bébés loutres de mer est très vaste et concret. Pour le moment, nous nous concentrons évidemment sur sa stabilisation, pour qu’elle commence à prendre un peu de poids et à s’habituer à [être] prise en charge », a-t-elle expliqué.

Une fois que nous aurons engagé ce processus, nous travaillerons avec nos partenaires de l’Aquarium de Vancouver et de Pêches et Océans Canada pour voir ce que son avenir lui réserve et où elle sera placée.

Lindsaye Akhurst, directrice principale du centre de secours

Elle a indiqué que l’aquarium comptait déjà huit loutres de mer, qui ont toutes été réadaptées en Amérique du Nord lorsqu’elles étaient très jeunes.

Elle a aussi soulevé le fait que les sauveteurs répondent à de plus en plus de cas impliquant des loutres de mer.

« La population de loutres de mer en Colombie-Britannique est en augmentation, ce qui est vraiment formidable. Il fut un temps où leur nombre était assez faible et on s’inquiétait un peu à leur sujet. Mais à ce stade, nous verrons probablement de plus en plus de cas. »