Maxwell Smart est arrivé à Montréal en 1948 dans le cadre d’un programme visant à réinstaller au Canada 1000 orphelins de guerre juifs.

« On devait me placer. Mais personne ne voulait d’un orphelin comme moi. J’avais déjà 17 ans. Je n’étais plus un enfant. »

L’enfant qui rêvait d’être un artiste a commencé à travailler comme manutentionnaire dans un entrepôt du boulevard Saint-Laurent.

« J’avais un tuteur. Quand il a vu que je gagnais 18 $ par semaine, on a déterminé que j’étais autosuffisant et on a refusé de me soutenir davantage. J’étais laissé à moi-même ! »

Travaillant, le jeune rescapé était déterminé à reconstruire sa vie. Mais il avait l’impression de partir de zéro.

« Comment peut-on créer quelque chose à partir de rien ? C’était un très grand défi. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Les œuvres de Maxwell Smart couvrent les murs de sa maison.

Les premiers temps furent très difficiles. « Par où devais-je commencer ? Je ne parlais pas la langue. Je n’avais pas d’argent. Nulle part où rester. Et c’était plus difficile encore que lorsque j’étais dans le camp de réfugiés en Europe où j’étais logé et nourri. Là, je devais me débrouiller par moi-même. »

Il a loué une chambre avenue du Parc, dans le Mile End, qui était à l’époque un quartier ouvrier extrêmement pauvre. Il cherchait par tous les moyens à améliorer son sort.

J’ai dû avoir 50 jobs différents ! Et toutes les possibilités d’aller à l’école et de suivre des cours de langue gratuitement, je les ai saisies. Après avoir travaillé toute la journée, je m’échinais jusqu’à minuit pour apprendre la langue, être capable de communiquer et de lire le journal.

Maxwell Smart

Petit à petit, Maxwell s’est reconstruit. Il s’est marié et a fondé une famille. Il est devenu un homme d’affaires prospère. Il a aussi suivi des cours de peinture. Il a ouvert deux galeries d’art, renouant avec son rêve d’enfance. Il continue de peindre tous les jours dans l’atelier d’été aménagé dans son jardin.

Parmi ses peintres préférés et sources d’inspiration, on trouve Jean Paul Riopelle et Paul-Émile Borduas.

« Je peignais déjà dans la forêt. Sans peinture, sans pinceaux, sans canevas. Je peignais dans ma tête. Et ça m’a gardé vivant. J’étais déconnecté de la réalité. Je vivais dans un monde de rêve, de liberté. Je regardais le ciel et c’était magnifique. »

En racontant son histoire, il espère contribuer à ce que ce monde libre et sans haine qu’il a toujours peint dans sa tête ne soit pas qu’imaginaire.

The Boy in the Woods (en version originale anglaise) est à l’affiche à Montréal au CineStarz Deluxe Cavendish.

Le film sera aussi offert sur Apple TV à partir du 5 juillet 2024.

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