Québec reconnaît avoir pris beaucoup de retard en matière de soins palliatifs durant la pandémie et promet de mettre les bouchées doubles afin d’atteindre les objectifs fixés dans son plan d’action 2020-2025 Pour un accès équitable à des soins palliatifs et de fin de vie de qualité1.

« On sait que l’on est en retard d’environ deux ans. Là, on est vraiment en mode gros rattrapage. On est en action à la vitesse grand V », dit Léa Fortin, attachée de presse de la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, qui porte ce dossier au sein du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Mis à part les progrès réalisés pour faciliter l’accès à l’aide médicale à mourir, les autres mesures promises dans le plan d’action gouvernemental tardent à voir le jour. Au-delà des retards entraînés par la pandémie, la pénurie de personnel dans le réseau de la santé complique les choses en matière d’accès équitable à des soins palliatifs dans toutes les régions du Québec, souligne-t-on.

La ministre reconnaît l’importance des soins palliatifs et veut l’aborder davantage. Il n’y a pas juste l’aide médicale à mourir dans les soins de fin de vie.

Léa Fortin, attachée de presse de Sonia Bélanger

La Dre Olivia Nguyen, présidente de la Société québécoise des médecins de soins palliatifs, souhaiterait que soit créée au sein du MSSS une direction distincte en soins palliatifs – comme on en a en cancérologie, par exemple.

« En ce moment, le MSSS parle de soins palliatifs dans plusieurs plans d’action (proche aidance, cancer, aînés, etc.), mais il n’y a pas de gouvernance claire », déplore-t-elle.

Bien qu’il s’agisse d’une priorité énoncée dans le plan d’action 2020-2025, elle ne s’est toujours pas concrétisée. Il y aura « éventuellement » des discussions à ce sujet avec Santé Québec, nous dit-on.

Une autre priorité serait de reconnaître l’expertise des professionnels formés en soins palliatifs. Bien que le Québec ait été un pionnier en la matière, la spécialité en médecine palliative n’y est étrangement pas reconnue, comme elle l’est ailleurs au pays. Par ailleurs, les médecins de famille qui font une année supplémentaire en soins palliatifs n’ont pas accès à des postes qui mettraient leur expertise à profit.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le DMauril Gaudreault, président du Collège des médecins

Le Collège des médecins ne ferme pas la porte à une possible reconnaissance de cette expertise, indique son président, le DMauril Gaudreault.

« Les soins palliatifs sont une importante composante de l’offre de soins de fin de vie. Le Collège tient d’ailleurs un webinaire sur cette pratique jeudi prochain. À cette occasion, le Collège pourrait annoncer qu’il se penchera sur la question de la reconnaissance des compétences spécifiques de cette pratique. »

Ce serait un pas dans la bonne direction.

1. Consultez le plan d’action 2020-2025 de Québec