Les données personnelles Facebook de plus de 620 000 Canadiens ont vraisemblablement été partagées de façon inappropriée avec la firme de consultation politique au coeur d'un scandale international sur le détournement de renseignements de réseaux sociaux à des fins politiques.

Dans une déclaration publiée mercredi, Facebook a affirmé que les données de 622 161 utilisateurs du réseau social au Canada avaient été obtenues par Cambridge Analytica par l'entremise d'applications qu'eux-mêmes ou des amis avaient utilisées.

En tout, 87 millions d'utilisateurs ont été touchés par ce partage de données - et près de 82% d'entre eux se trouveraient aux États-Unis.

Cambridge Analytica a été accusée d'avoir utilisé ces données, récoltées sans l'autorisation des utilisateurs, pour soutenir la campagne électorale présidentielle de Donald Trump en 2016.

Lorsque le scandale a éclaté le mois dernier, le commissaire à la vie privée du Canada a lancé une enquête afin de déterminer si Facebook avait respecté les lois fédérales sur la vie privée encadrant les entreprises privées.

Le département des Institutions démocratiques a aussi indiqué être disposé à raffermir les lois fédérales sur la protection de la vie privée, qui ne s'appliquent pas actuellement aux partis politiques.

Facebook a annoncé mercredi de nouveaux plans pour restreindre l'accès aux données des utilisateurs sur sa plateforme et pour améliorer la protection des renseignements personnels des utilisateurs.

Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, s'expliquera la semaine prochaine devant des parlementaires américains sur ce scandale ainsi que sur sa réponse tardive aux manipulations politiques russes.

Les données personnelles sont au coeur du modèle économique de Facebook et d'autres groupes technologiques comme Twitter ou Google car elles permettent de cibler au plus près des contenus publicitaires, d'ordre commerciaux ou politiques.

- Avec Agence France-Presse