(Sunrise) Ils étaient des dizaines de journalistes et caméramans à attendre Connor McDavid après le match. C’est finalement Zach Hyman qui a été le premier joueur des Oilers d’Edmonton à se pointer.

Le pauvre Hyman, intervenant bien intéressant au demeurant, venait tout juste de finir sa première réponse quand McDavid est arrivé à l’autre zone d’entrevues. Dès lors, les micros ont migré vers le 97, arrivé la mine bien basse.

« C’est nul. C’est nul », a marmonné McDavid.

McDavid venait de signer un « exploit » qu’aucun joueur ne tient vraiment à accomplir : gagner le trophée Conn-Smythe en tant que membre de l’équipe perdante en finale. Il est le premier depuis Jean-Sébastien Giguère, des Mighty Ducks d’Anaheim, en 2003, le premier non-gardien depuis Reggie Leach, des Flyers de Philadelphie, en 1976.

McDavid marchait sur des œufs. Quelques minutes plus tôt, il était annoncé comme gagnant du Conn-Smythe, mais ne s’est pas présenté sur la patinoire pour recevoir le trophée. La ligne est mince entre agir comme un gagnant et manquer de respect envers un des trophées les plus prestigieux de la Ligue nationale.

Il a fait un long silence avant de répondre à la question sur le Conn-Smythe. Sa voix a même semblé casser. « C’est un honneur d’avoir mon nom sur ce trophée. Mais… » Il a haussé les épaules, sans finir sa réponse.

Il reste qu’avec 42 points (8 buts, 34 aides), il a signé la 4e récolte de l’histoire de la LNH en séries. C’est 10 points de plus que le détenteur du 2e rang, Evan Bouchard. Il était difficile à ignorer.

Les Oilers se retrouvent néanmoins le bec à l’eau. Cette défaite signifie que la disette des équipes canadiennes sans Coupe Stanley s’étire maintenant à 31 ans. Depuis le triomphe du Canadien en 1993, les Oilers étaient la septième équipe à atteindre la finale.

N’empêche que cette équipe a surmonté beaucoup d’adversité pour se rendre à une victoire de la Coupe Stanley. Les Albertains étaient au plus bas en début de saison, avec une fiche de 2-9-1 après 12 matchs, ce qui comprenait une défaite contre les misérables Sharks de San Jose. Un changement d’entraîneur plus tard, ils ont joué à la hauteur de leur potentiel.

Rebelote en finale, où ils se sont retrouvés en retard 0-3, avant de forcer la tenue d’un septième match.

« Je suis très fier du groupe, fier de la façon dont on s’est battus, a lancé le capitaine. On était dans le pétrin dès le départ et on a remonté la côte pendant des mois. C’est nul. »