(East Meadow, New York) Patrick Roy est arrivé par ici en janvier, avec ses gros sabots et sa réputation, et au départ, les vétérans ont été un peu surpris.

« Il y a des gars ici, ça faisait 10 ans qu’ils jouaient dans le même système, a expliqué Jean-Gabriel Pageau après l’entraînement de jeudi matin. Moi, ça faisait cinq ans. Il a fait pas mal de changements en partant… »

Cette façon de faire un peu brusque allait mener à l’une de deux conclusions possibles : des joueurs qui choisissent de ne pas embarquer et un bateau qui coule, ou des joueurs qui embarquent et une barque qui se redresse.

Les gars des Islanders ont choisi la deuxième option.

« Patrick a changé les choses avec une belle approche, de poursuivre l’attaquant. Les changements qu’il a apportés, ça s’est fait graduellement. Il a été positif avec nous, il n’est pas arrivé ici en criant après tout le monde. Il a fait tout ça de manière constructive, avec sa passion, son expérience, et les anecdotes qu’il nous partageait. Il a changé le système en défense, en attaque, en zone neutre.

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L’attaquant franco-ontarien Jean-Gabriel Pageau

« Ce sont des petits détails qui font la différence. Par exemple, ce n’est pas nécessaire de finir ta mise en échec si tu dois te replacer dans une position pour relancer l’attaque plus rapidement. Il a changé plein de petits détails comme ça, qui font une grosse différence. Il est arrivé ici avec une super bonne approche, et c’est pour ça que les gars ont embarqué. »

Au moment de préparer son club face à son ancienne équipe venue de Montréal, jeudi en banlieue de New York, Patrick Roy se retrouve avec ses joueurs là où il voulait être : dans le portrait des séries. C’est pour de tels résultats que Lou Lamoriello, le grand manitou des Islanders de New York, l’a embauché le 20 janvier.

Il y a aussi tout ce qui vient avec Patrick : la passion, bien sûr, mais aussi un genre de petit quelque chose qu’il est difficile de nommer ; tôt jeudi matin, quatre autobus remplis de partisans se sont mis en marche depuis Québec pour arriver ici, principalement pour lui.

« Je suis pas surpris, y’a tellement de chums qui m’ont dit qu’il n’y a jamais eu autant d’attention envers les Islanders à Québec !, a répondu le nouveau pilote des Islanders. C’est le fun, j’ai toujours été chanceux de constater l’appui que les gens de la province me réservent. »

Avec tout ça, les Islanders viennent d’en gagner cinq de suite, mais Patrick Roy refuse de se lancer des fleurs.

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« Y’a tellement de chums qui m’ont dit qu’il n’y a jamais eu autant d’attention envers les Islanders à Québec !, estime Patrick Roy. C’est le fun, j’ai toujours été chanceux de constater l’appui que les gens de la province me réservent. »

« C’est un groupe qui était habitué à jouer d’une certaine façon, mais on essaie d’aller chercher un équilibre entre l’attaque et la défense, a-t-il expliqué. On veut des défenseurs actifs, qui appuient l’attaque. C’est peut-être notre plus gros changement… Dans le hockey d’aujourd’hui, si t’amènes seulement le côté défensif, je suis pas sûr que les gars vont vraiment avoir le goût d’écouter. Les gars veulent un équilibre entre les deux. »

Patrick, comme on l’appelle par ici, et partout ailleurs vraiment, ne sait trop où tout ça va le mener. Mais on le sent bien à l’aise ici, dans ce nouveau rôle, et dans une ligue qu’il souhaitait réintégrer plus tôt que tard.

« Je me considère chanceux de pouvoir miser sur de très bons vétérans, a-t-il ajouté. C’est un groupe très spécial. Les gars sont engagés, investis à vouloir prendre part aux séries. J’ai pas grand mérite dans tout ce qui se passe ; c’est le leadership de l’équipe, la façon dont les joueurs se comportent… Oui, on a amené des changements dans la structure, mais à partir de là, ce sont les joueurs qui ont choisi d’embarquer. »

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