Philippe Dubuc fait de nouveaux débuts. Rencontré dans sa boutique du Vieux-Montréal, le créateur québécois confie d’emblée qu’il fait désormais partie du Groupe Sarah Pacini. Et il en est ravi.

Il était à la recherche d’un partenaire solide afin de pouvoir prendre de l’expansion. C’est chose faite, Philippe Dubuc vient de lancer son nouveau site web, une nouvelle signature visuelle et une collection printanière variée, composée de matières plus luxueuses et avec de nouvelles couleurs. « Tout est possible », lance-t-il, très heureux.

« Le Groupe Sarah Pacini m’a fait une offre que j’ai acceptée : me joindre à l’équipe de stylistes et lancer la collection hommes Sarah Pacini Man en plus de faire évoluer ma marque, Philippe Dubuc, que j’ai créée en 1993 », indique le créateur.

La force d’un groupe

Ainsi, depuis deux ans, il s’est fait discret. Sa vie professionnelle a changé, car il passe beaucoup de temps à Bruxelles, où il travaille avec l’équipe de stylistes. Sarah Pacini est une marque de prêt-à-porter de luxe pour femmes et pour hommes qui compte plus d’une cinquantaine de boutiques dans le monde entier — au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Asie.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

L’ADN de Philippe Dubuc reste d’un classicisme intemporel dans les costumes et chemises, mais avec une touche de modernité dans les détails et dans la silhouette.

« Ce sont des gens de Montréal qui sont dans l’industrie de la mode depuis longtemps qui ont acheté cette marque qui est belge à l’origine », explique Philippe Dubuc. Naila Jaffer est la discrète propriétaire et directrice artistique de Sarah Pacini. « La marque a d’ailleurs des bureaux à Montréal dans le quartier Chabanel », précise-t-il.

L’avantage de ce mariage ? « Je ne porte plus tous les chapeaux, car je bénéficie de la structure du groupe. Il y a toute une équipe qui s’occupe du marketing, de la mise en marché, du web, des boutiques et des structures de vente », dit-il.

Philippe Dubuc explique qu’il a été une marque indépendante pendant plus de 20 ans, et qu’il a de très belles réalisations. Mais qu’une fois rendu à un certain niveau, il faut avoir des moyens afin de prendre l’expansion souhaitée.

« J’avais des frustrations par rapport à mon développement. Il fallait aller chercher du financement, mais c’est un travail à temps plein. Le poids financier n’est plus simplement sur mes épaules maintenant. Il y en a un, parce qu’il faut que ça marche, mais je ne le porte plus tout seul. »

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Le créateur de mode Philippe Dubuc

« Je vais fêter mes 53 ans le 1er juin et je suis encore passionné par mon métier, poursuit-il. Je ne pourrais pas vivre sans créer. J’aime les deux marques qui m’apportent des choses différentes, et qui sont complémentaires. On travaille fort, c’est un milieu très compétitif, notre client est toujours très fidèle à travers les années. »

Sa clientèle est toujours composée d’hommes de tous les âges, qui ont envie de s’habiller et « qui ont un portefeuille », précise-t-il, car la gamme de prix est la même — il faut compter environ 1200 $ pour un costume. Ce qui a changé, ce sont les tissus, les matières premières plus variées (Bi-Stretch) et plus luxueuses grâce au pouvoir d’achat du Groupe Sarah Pacini.

Deux marques distinctes

L’ADN de Philippe Dubuc reste d’un classicisme intemporel dans les costumes et chemises, mais avec une touche de modernité dans les détails et dans la silhouette. Ce sont des chemises, des vestes et des pantalons aux couleurs minérales, gris, noir, bleu, beige.

Quant à la collection chez Sarah Pacini Man, qu’on retrouve dans sa boutique du Vieux-Montréal, il y a un côté déconstruit, des vêtements unisexes, des blousons de jersey, des t-shirts et mailles luxueuses. 

« On est dans une ère où il y a beaucoup de vêtements unisexes, les matières sont semblables, les mailles, le style, les accessoires, l’homme emprunte à la femme et vice versa. »

Au cours des dernières années, Philippe Dubuc a multiplié les différentes collaborations, notamment avec Simons et Kanuk. Il a aussi créé les costumes du spectacle hommage à Leonard Cohen, Dance Me des Ballets Jazz de Montréal, et ceux de Written on Skin, qui sera présenté à l’Opéra de Montréal en 2020. « J’aime les univers très artistiques, je touche à autre chose. C’est important pour moi et ça influence aussi mon travail. »

La marque Philippe Dubuc est distribuée dans les différentes boutiques de Sarah Pacini. Est-ce qu’on la retrouvera dans le monde entier ? « On a des projets. On souhaite que la marque Dubuc prenne de l’expansion, tout ça se fait avec prudence et réalisme. On prend le temps qu’il faut. La marque continue de croître et on a désormais les moyens de nos ambitions. »

https://philippedubuc.ca

https://www.sarahpacini.com/fr/homme/