Vous avez sûrement entendu parler des contenants Biotop, ces bacs conçus pour la culture des légumes sur le toit ou le balcon. Depuis l'hiver dernier, on ne cesse d'en faire l'éloge dans les médias. On dirait que l'idée qu'on puisse cultiver des légumes sur un toit ou un balcon a été la découverte de l'année! Pour moi qui cultivais mes premiers légumes sur un balcon il y a plus de 30 ans, c'était évidemment moins impressionnant. Toutefois, j'ai commencé à me faire poser des questions sur le produit. Qu'en pensais-je? J'en ai donc fait l'essai cet été.

Qu'est-ce que le bac Biotop?

Le bac Biotop serait le résultat de 15 ans de recherche scientifique en collaboration avec le biologiste Marc-André Valiquette et Agriculture & Agroalimentaire Canada. Il a été mis en vente par les Urbainculteurs, un organisme à but non lucratif voué à la promotion de l'agriculture urbaine qui a offert, de plus, de nombreuses séances d'information sur le système.

 

Le Biotop est un contenant un peu plus gros qu'une balconnière. Il se compose d'un réservoir d'eau et de deux caissettes de culture qui se placent dans le réservoir. Les caissettes sont munies de nombreuses fentes qui permettent aux racines d'aller puiser l'eau dans le réservoir. Les plantes sont cultivées dans un terreau de culture spécial avec mycorhizes (champignons bénéfiques) et un engrais biologique. L'idée est que, à cause du réservoir, jamais les plantes ne souffrent d'un manque d'eau et, de plus, leur système racinaire n'est pas limité par les parois d'un pot et peut se développer pleinement. Ainsi, on peut produire sur un toit ou un balcon une récolte aussi abondante qu'en pleine terre sinon plus. De plus, grâce encore au réservoir d'eau, l'entretien est minimal : que des arrosages occasionnels.

L'expérience

J'ai voulu essayer plusieurs bacs Biotops, mais le prix (65$ plus taxes) m'en a vite coupé l'envie. Évidemment, le bac est bon pour de nombreuses années (on estime 25 ans), donc le prix s'étale dans le temps. Néanmoins, budget oblige, je me suis limité à un seul bac. Pour comparer les résultats, j'ai aussi expérimenté un Earthbox, un bac au fonctionnement similaire qui coûtait environ le même prix (55$ US plus livraison). J'ai planté deux plants de tomate dans chacune, tel que recommandé. De plus, comme tous les ans, j'ai planté plusieurs tomates dans des pots à fleurs récupérés.

Le Earthbox gagne haut la main, produisant environ un tiers de plus de tomates que le Biotop. D'ailleurs, vous n'avez jamais vu des plants de tomate aussi vigoureux! Le Biotop bat toutefois la culture des tomates en pot ordinaire. Par plant, il y avait encore environ un tiers de plus de tomates. Cela dit, les tomates en pot ne coûtaient finalement que quelques sous chacune plutôt que quelques dollars chacune pour les tomates Biotop. La culture en pot recyclé (on peut utiliser des seaux de plastique, des pots à fleurs récupérés, etc.) est donc beaucoup plus économique. Et même à production moindre, on récolte une abondance de tomates délicieuses.

Une différence entre le bac Earthbox et le bac Biotop : le deuxième est beaucoup moins lourd. D'ailleurs, il faut être deux pour lever un bac Earthbox plein d'eau. Sur un toit, le poids moindre du bac Biotop peut faire toute une différence. Deux pots ordinaires, par contre, pesaient moins qu'un bac Biotop.

Notez que mon étude maison n'avait rien de scientifique. Je n'ai pas fait un décompte officiel des tomates (j'avais plutôt tendance à les manger au fur et à mesure de leur maturité) et les conditions étaient variables. J'ai accordé aux deux bacs high tech une place de choix; les tomates en pot ont dû composer avec un peu plus d'ombre. Aussi, il est certain que les tomates en pot demandaient plus d'arrosages que les plantes en réservoir, même beaucoup plus. Il n'en reste pas moins que, d'après mon expérience, il demeure très possible de produire des légumes dans un pot ordinaire à des frais bien moindres qu'en bac Biotop.

Cela dit, si la vague Biotop fait en sorte que l'agriculture urbaine prend du galon et que les toits de notre région passent de vides à verts, chapeau aux Urbainculteurs. Mais ne serait-il pas mieux de montrer aux gens à jardiner sur les toits et les balcons avec un système à la portée de tous plutôt que de limiter cette expérience aux gens les mieux nantis?

Calendrier horticole

Ombellifères

À la Société des amis du jardin Van den Hende, Jean-Denis Brisson vous propose une conférence sur les usages mais aussi les liens entre l'humain et les ombellifères.

Elle aura lieu le lundi 28 septembre à 19h30 au pavillon Envirotron, au 2480, boul. Hochelaga local 1240 à Sainte-Foy. Coût : 3 $ pour les non membres. Info : 656-3410

Séance de compostage

Cette semaine, ce sera la dernière séance régulière d'information sur le compostage de l'année présentée par la ville de Québec. Elle aura lieu le mardi 29 septembre à 19h30 à l'amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins situé au 2325, rue de l'Université sur le campus universitaire (arr. Sainte-Foy-Sillery). Lili Michaud qui donnera la formation. Prix attribués. Gratuit.

Information : Info-Compost : 656-7130 ou www.ville.quebec.qc.ca.

Avis aux sociétés d'horticulture : si vous avez une activité horticole à proposer, veuillez nous faire parvenir votre communiqué au moins deux semaines à l'avance à Calendrier horticole, Le Soleil, C.P. 1547, succ. Terminus, Québec (Québec), G1K 7J6 ou à deco@lesoleil.com.

Questions et réponses

Q Je suis à la recherche depuis trois ans d'un astilbe dont vous parlez dans vos livres et les revues de jardinage : Astilbe chinensis taquetii Purpurkerze ('Purple Candles'). Est-ce possible de le trouver au Québec ? Josée Lapierre

R Je l'ai trouvé au premier endroit où j'ai cherché, chez Les Vivaces Merle Bleu (99, route Guénard, Pont-Rouge, info@ vivacesmerlebleu.com). J'ai commencé là parce qu'ils ont un vaste choix d'astilbes. 'Purpurkerze' est une «bonne vieille variété» d'astilbe : il n'y a aucune raison pour qu'elle soit si difficile à trouver, vous avez probablement été malchanceuse.

Q Une amie a récolté des graines de lupin et m'en a fait cadeau. Dois-je les mettre en terre cet automne ou au printemps? À quelle profondeur? Quels soins leur apporter dans le futur? Jocelyne Dionne

R Vous pouvez les semer à l'extérieur à l'automne pour une germination au printemps. Sinon, semez-les à l'intérieur au printemps dans un terreau pour semis. Les graines sont très dures et germent difficilement : pour les ramollir, faites-les tremper pendant 24 à 36 heures dans de l'eau tiède. Ensuite, semez-les à 5 mm de profondeur. L'emplacement final doit être au soleil et assez bien drainé. Autrement, le lupin (Lupinus polyphyllus) est très tolérant aux sols les plus variables et peut même pousser dans un sol graveleux sans la moindre matière organique. C'est une plante nordique (originaire d'Alaska) qui préfère les étés frais et qui souffre beaucoup lors des étés chauds. Souvent donc elle réussira mieux au chalet que dans un jardin de ville.

Des questions svp!

courrier@jardinierparesseux.com

Le jardinier paresseux

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Québec (Québec) G1K 7J6