(Tokyo) Les autorités sanitaires de la capitale du Japon, Tokyo, ont témoigné mardi d’un nombre sans précédent de nouvelles infections au coronavirus, quelques jours seulement après le début des Jeux olympiques.

Le premier ministre Yoshihide Suga a demandé à la population d’éviter les déplacements inutiles, mais estime qu’il n’y a pas lieu d’envisager une interruption des Jeux.

Tokyo a recensé lundi 2848 nouvelles infections, surpassant la marque de 2520 cas établie le 7 janvier. Plus de 200 000 personnes ont maintenant été infectées dans la capitale depuis le début de la pandémie.

Tokyo est sous le coup de son quatrième état d’urgence sanitaire. Celui-ci doit se poursuivre pendant toute la durée des Olympiques et prendre fin tout juste avant le début des Jeux paralympiques à la fin du mois d’août.

Des experts ont prévenu que le variant Delta, qui est nettement plus contagieux, pourrait se propager comme une traînée de poudre pendant les Jeux, qui ont commencé vendredi.

Le Japon se tire quand même mieux d’affaire que plusieurs autres pays. On a dénombré 5020 infections à travers le pays lundi, pour un total de 870 445 cas et 15 129 décès. Sa moyenne mobile sur sept jours est d’environ 3,57 cas par 100 000 personnes, comparativement à 2,76 en Inde, à 17,3 aux États-Unis et à 53,1 au Royaume-Uni, selon les données de l’université Johns Hopkins.

Questionné quant à savoir s’il envisage de suspendre les Jeux, M. Suga a dit qu’il « n’y a pas lieu de s’inquiéter de ça », ajoutant que les gens se déplacent moins depuis le début des Jeux en raison des contrôles routiers et de la demande du gouvernement de travailler à distance.

M. Suga a de nouveau demandé à la population d’éviter les déplacements inutiles et de regarder les Jeux chez eux.

Plusieurs ont attaqué le gouvernement de M. Suga pour avoir, selon eux, fait passer la tenue des Jeux avant la santé publique. Son taux d’approbation a plongé à environ 30 % dans les plus récents sondages, et les Jeux se déroulent sans grand enthousiasme de la part du public.

Le ministre de la Santé Norihisa Tamura a assuré ne pas être surpris par la hausse du nombre de cas. « Considérant l’accélération mondiale des infections en raison du variant Delta, qui devance les variants précédents, c’était très possible », a-t-il dit.

M. Tamura a pointé du doigt comme cause possible les bars et les restaurants qui continuent à servir de l’alcool, même si cela est interdit en vertu de l’état d’urgence, et non les Olympiques.

Les experts font remarquer que les infections sont en progression fulgurante chez les jeunes non vaccinés, alors que la campagne de vaccination au Japon est ralentie par des problèmes d’approvisionnement. Plusieurs cas graves touchent des quinquagénaires, qui sont maintenant majoritaires parmi les quelque 3000 personnes hospitalisées à Tokyo et qui remplissent graduellement les lits disponibles.

Les responsables auraient l’intention de demander aux établissements médicaux de prévoir 6000 lits à l’intention des patients de la COVID-19.

La campagne de vaccination a commencé lentement et tardivement au Japon, mais le rythme s’est accéléré en mai, quand le gouvernement s’est fait plus insistant à l’approche des Jeux. On rapporte maintenant des problèmes d’approvisionnement des vaccins importés.

Environ 25,5 % des Japonais sont entièrement vaccinés, soit loin du pourcentage requis pour réduire le risque pour la population générale.