(Washington) Le président Trump s’est félicité lundi de la démission forcée du président bolivien Evo Morales, y voyant «un signal fort» pour les «régimes illégitimes» d’Amérique latine et saluant la décision de l’armée de lâcher le dirigeant socialiste.

«Les États-Unis saluent le peuple bolivien pour avoir demandé la liberté et l’armée bolivienne pour avoir respecté son serment de protéger non un seul individu, mais la Constitution de la Bolivie», a déclaré M. Trump dans un communiqué.  

«Ces événements envoient un signal fort aux régimes illégitimes du Venezuela et du Nicaragua, que la démocratie et la volonté du peuple triompheront toujours», a-t-il ajouté.

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Manifestation anti-Morales dimanche à La Paz.

Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump a multiplié les sanctions à l’encontre de ces deux pays, au nom de «la défense de la démocratie et des droits humains» en Amérique latine.

Washington a par ailleurs dénoncé lundi l’occupation de l’ambassade du Venezuela en Bolivie par des opposants à M. Morales, fidèle allié de Caracas, demandant le respect de la souveraineté vénézuélienne.

«Nous prenons très au sérieux l’inviolabilité de toute mission diplomatique et appelons tous ceux qui sont impliqués dans cette situation, ou dans toute situation de troubles ailleurs, à respecter cette inviolabilité», a déclaré un haut responsable du département d’État américain.  

Les États-Unis ont célébré la semaine dernière le 40e anniversaire de l’attaque de l’ambassade américaine à Téhéran par des partisans de la Révolution islamique le 4 novembre 1979. Les 52 diplomates américains présents avaient été pris en otages pendant 444 jours, et les relations diplomatiques entre les deux pays avaient été rompues.  

«Un faux récit»

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Evo Morales

Lâché par l’armée dimanche après trois semaines de violentes manifestations, Evo Morales était l’un des derniers représentants de la «vague rose» qui a déferlé au tournant des années 2000 sur l’Amérique latine, faisant virer à gauche le Brésil, l’Argentine, le Chili, l’Équateur et le Venezuela.

La Russie et le président vénézuélien Nicolas Maduro ont condamné un «coup d’État» en Bolivie, alors que l’Espagne a critiqué le rôle de l’armée et de la police boliviennes dans le départ de M. Morales.

Mais le haut responsable du département d’État américain a écarté cette explication, évoquant «un faux récit».

«Les événements montrent clairement que le peuple bolivien en avait simplement assez d’un gouvernement qui ignorait la volonté des électeurs», a-t-il affirmé.

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Des opposants à Evo Morales célébraient lundi son départ à La Paz.

Cet officiel, qui s’exprimait sous le sceau de l’anonymat, a dit espérer que la transition serait dirigée par le pouvoir civil et mènerait rapidement à de nouvelles élections. Il a assuré que les États-Unis n’avaient pas de candidat favori.

Plus tôt lundi, l’Organisation des États américains (OEA) avait appelé «à la paix et au respect de la loi» en Bolivie.

L’instance panaméricaine et caraïbe, basée à Washington, doit se réunir mardi en session extraordinaire pour discuter de la crise politique dans ce pays désormais sans dirigeant.  

La deuxième vice-présidente du Sénat bolivien, l’opposante Jeanine Añez, qui doit succéder à Evo Morales au poste de chef de l’État, a annoncé lundi la prochaine convocation d’une élection présidentielle, afin que le pays ait un «président élu» d’ici «le 22 janvier».