(New Delhi) La vaccination contre la COVID-19, déjà administrée à la moitié des adultes aux États-Unis, va s’élargir lundi à tous les citoyens, une mesure que l’Inde va appliquer à tous les adultes du pays dès le 1er mai.  

Face à une deuxième vague massive qui menace de submerger les hôpitaux, la capitale indienne New Delhi est depuis lundi soir confinée pour une semaine.

« Le système de santé de Delhi est au point de rupture », a déclaré à la télévision le chef du gouvernement de la capitale Arvind Kejriwal. « Si nous n’imposons pas maintenant un confinement, nous allons au-devant d’une catastrophe encore plus grande ».

L’ambition des autorités indiennes de vacciner toute la population adulte du pays se heurte toutefois à l’insuffisance des stocks de vaccins.  

L’Inde a recensé lundi un nouveau record de contaminations : 273 810 cas sur 24 heures, dépassant la barre des 200 000 pour le cinquième jour d’affilée.

Aux États-Unis, l’immense campagne de vaccination en cours se poursuit à vive allure en dépit de la suspension mardi du vaccin Johnson & Johnson après la découverte de six cas de femmes ayant développé des cas graves de caillots sanguins, dont un mortel.

Quelque 50,4 % des Américains de plus de 18 ans ont pu bénéficier d’au moins une dose de vaccin, et 32,5 % sont entièrement vaccinés, notamment les seniors de 65 ans et plus, a indiqué dimanche la principale agence fédérale de santé publique du pays.  

Au total, plus de 131,2 millions de personnes ont reçu au moins une injection et les autorités prévoient d’autoriser dès lundi tous les citoyens à se faire vacciner.

« Nous avons assez de vaccins, vous devez être protégés, et protéger vos voisins et votre famille », a dit le président Joe Biden dans une vidéo mise en ligne par la Maison-Blanche. « Alors, s’il vous plaît, faites-vous vacciner ».  

En raison de la flambée de l’épidémie, le premier ministre britannique Boris Johnson a annulé sa visite officielle en Inde, prévue fin avril. L’entrée au Royaume-Uni est désormais interdite aux voyageurs venant d’Inde, à l’exception des résidents britanniques qui devront observer une quarantaine.  

Ligne de fermeté

La situation demeure précaire en Europe, même si certains pays, pressés par des opinions publiques exaspérées, s’apprêtent à relâcher un peu les restrictions sanitaires.

Ce sera notamment le cas cette semaine à divers degrés en Suisse, Belgique, Slovénie, Slovaquie, à Monaco, au Portugal et au Danemark.

Le Portugal est ainsi entré lundi dans la troisième phase d’un déconfinement progressif entamé il y a un mois, avec la réouverture des centres commerciaux, de l’intérieur des cafés et des restaurants, des salles de spectacle, des lycées et des universités.

En Slovaquie, un confinement de quatre mois a pris fin lundi, au grand plaisir de la population qui est descendue en masse dans les rues.  

En Grèce, la quarantaine obligatoire de sept jours est levée pour les voyageurs résidents de l’UE, de l’espace Schengen, du Royaume-Uni, des États-Unis, de l’Israël, de la Serbie et des Émirats arabes unis, s’ils ont reçu deux doses de vaccin ou ont un test négatif au coronavirus.

« Bulle » entre Australie et Nouvelle-Zélande

Prudent assouplissement aussi dans le Pacifique avec l’entrée en vigueur lundi de la « bulle » permettant aux ressortissants d’Australie et de Nouvelle-Zélande de voyager sans quarantaine entre les deux pays, qui affichent tous deux un bon bilan face à la pandémie.

Des familles, séparées depuis la fermeture des frontières il y a près de 400 jours, trépignaient d’impatience avant d’embarquer retrouver leurs proches : « Je vais hurler, pleurer, embrasser, être heureuse, toutes ces émotions à la fois », a témoigné Denise O’Donoghue, avant son vol à l’aéroport de Sydney.

Cela faisait plus d’un an que les deux pays discutaient de cette « bulle ». Mais son lancement a été plusieurs fois reporté au gré de l’apparition de nouveaux foyers de contamination dans un pays ou l’autre.

La Nouvelle-Zélande notamment compte aussi beaucoup sur cette initiative pour sauver sa saison de sports d’hiver, qui est sur le point de commencer.  

Plusieurs pays d’Asie-Pacifique travaillent sur des projets similaires de « bulle ».

Taïwan et l’archipel des Palaos, dans le Pacifique, en ont inauguré une au début du mois, avec là aussi l’espoir de soutenir leur industrie touristique durement éprouvée par la pandémie.

Bas les masques

De son côté et malgré des chiffres de mortalité toujours très élevés et un variant « brésilien » très contagieux, Rio de Janeiro a rouvert début avril ses bars et restaurants et s’apprête à faire de même avec ses plages lundi.

L’épidémie a fait plus de 373 000 morts en un peu plus d’un an au total au Brésil, qui compte 212 millions d’habitants, un bilan largement sous-évalué selon les experts.

La pandémie a fait plus de 3 millions de morts dans le monde (au moins 3 020 765 décès), selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles lundi à 10 h GMT.