Les producteurs d’alcool du Québec ne manquent pas d’idées pour mettre en valeur les petits fruits d’ici. Leurs boissons sont une autre façon de découvrir la richesse du terroir québécois. Voici cinq alcools moins connus dont certains sont seulement vendus sur les lieux de production.

Gin de camerise

Il existe plus d’une centaine de gins au Québec, mais celui de Denis Carrier et Nancy Jacques est bien différent. Il est élaboré non pas à partir d’un alcool de maïs ou de blé, mais avec un alcool de camerise. Depuis huit ans, le couple cultive ce petit fruit sur la Rive-Sud de Québec, dans la région de Bellechasse. Il s’est doté d’un alambic, il y a deux ans. Lancé en pleine pandémie, le gin, nommé Saisie38, a fait fureur. « Nos 600 premières bouteilles sont parties en moins de deux heures », révèle le couple. Le nom de la cuvée fait un clin d’œil à la distillerie clandestine en activité pendant la prohibition à la ferme de Saint-Anselme et qui a fait l’objet d’une saisie majeure en 1938. Aujourd’hui, la production d’alcool de l’entreprise Camerises St-Philippe est bien légale, assure son producteur. Le gin est vendu en différents formats uniquement à la ferme.

Saisie38, Camerises St-Philippe, 42 $

Consultez le site de Camerises St-Philippe

Cidre aromatisé à l’amélanche

PHOTO TIRÉE DU SITE INTERNET DE LA CIDRERIE COMPTON

L’Amélanche, Cidrerie Compton

L’amélanche possède beaucoup d’amertume, de tannins et donne peu de jus. C’est pourquoi les produits alcoolisés à base de ce petit fruit noir sont plutôt rares. L’Amélanche est l’une des rares exceptions. La productrice Eve Grenier, de la Cidrerie Compton, l’utilise pour aromatiser son cidre de McIntosh. Grâce à la macération de l’amélanche, son cidre possède une jolie robe rosée et ses parfums sont plus complexes. La boisson est également vieillie en fûts de chêne ayant servi au préalable à la vinification de vin rouge. « L’amélanche possède des notes de tabac, décrit Mme Grenier. Ça donne un cidre fermier. » La Cidrerie Compton cultive une dizaine d’arbres fruitiers différents, dont la cerise et la camerise. Elle utilise également ces deux autres petits fruits pour aromatiser ses cidres. Toute la production de la cidrerie est certifiée biologique, et les bouteilles sont consignées. Par souci environnemental, l’entreprise réutilise les bouteilles.

L’Amélanche, Cidrerie Compton, 22 $

Consultez le site de la Cidrerie Compton

Eau-de-vie de cassis

PHOTO TIRÉE DU SITE INTERNET DE LA VINAIGRERIE DU CAPITAINE

Eau-de-vie de cassis, Vinaigrerie du Capitaine

Vincent Noël a toujours rêvé de distiller une eau-de-vie à base de fruit comme c’est la tradition en France. Le pionnier de la culture du cassis au Québec, installé sur le flanc sud de l’île d’Orléans, a réalisé son rêve il y a deux ans lorsqu’il a reçu son permis au début de la pandémie. À la tête de la Vinaigrerie du Capitaine, M. Noël explique que l’eau-de-vie de cassis est rare, car le petit fruit est cher. Malgré tout, ce passionné ne voulait pas faire de compromis sur la qualité : il souhaitait produire une eau-de-vie goûteuse. C’est réussi ! Les notes fruitées et légèrement herbacées du cassis remplissent le verre. En bouche, l’eau-de-vie est très soyeuse et fruitée. Elle est vendue dans plusieurs formats, uniquement sur le site.

Eau-de-vie de cassis, Vinaigrerie du Capitaine, 750 ml, 56,75 $

Consultez le site de la Vinaigrerie du Capitaine

Tout le monde aime la griotte

PHOTO TIRÉE DU SITE INTERNET DE LA SAQ

FMR Valentine

La griotte est l’un des petits fruits chouchous des producteurs d’alcool. Grâce à son goût parfumé et acidulé, elle se retrouve dans une foule de produits, dont la nouvelle liqueur de la Distillerie de la Chaufferie. Le nom de la boisson, Valentine, fait allusion à la variété du fruit cultivée à Saint-Paul-d’Abbotsford. Le distillateur Vincent Van Horn a trouvé le bon dosage : la boisson est sucrée et douce en bouche, mais pas trop ! Les parfums de cerise sont évidents, et la finale est persistante.

FMR Valentine (15011466), 35,25 $

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Groseilles sauvages et plus encore dans ce gin

PHOTO TIRÉE DU SITE INTERNET DE LA SAQ

Distillerie Vent du Nord Le Norkotié

La groseille est l’ingrédient vedette du gin Norkotié. Sa productrice, Catherine Blier, explique que sur la Côte-Nord, où se situe la distillerie, ce petit fruit rouge pousse à l’état sauvage. « On le cueille sur le bord du fleuve, dit-elle. Il y en a partout. » Impossible de ne pas remarquer les notes acidulées qu’elle apporte dans son gin. Car la distillerie utilise en moyenne 8 kg de groseille par lot de 200 bouteilles. C’est beaucoup ! Elle ajoute également de la camerise noire, du peuplier fermenté, du thé du Labrador et des baies d’aronia. Le tout donne une signature typiquement boréale et une texture soyeuse à sa boisson.

Distillerie Vent du Nord Le Norkotié (14447065), 51,50 $

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