Le gouvernement Legault présentera son plan de déconfinement mardi, lors d’un point de presse à 17 h. Cette annonce survient au moment où le nombre de nouveaux cas continue de descendre et que la vaccination s’approche rapidement de l’objectif du 24 juin.

« On est dans une situation où on a un très bon contrôle sur le nombre de cas et on a la vaccination qui augmente, donc je suis confortable avec l’idée des allègements extérieurs », soutient Nathalie Grandvaux, directrice du Laboratoire de recherche sur la réponse de l’hôte aux infections virales du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).

En point de presse mardi dernier, M. Legault avait indiqué que le plan complet d’assouplissements vers un retour graduel à la normale allait être présenté aux Québécois d’ici les prochaines semaines. Le premier ministre avait déclaré que le déconfinement tiendrait compte à la fois de la progression de la vaccination et de la situation épidémiologique, ce qui inclut notamment le nombre de cas quotidiens et l’état des hospitalisations.

« Je veux vous dire que notre plan d’assouplissements va être empreint d’espoir, d’un peu plus de liberté, mais aussi de prudence », avait soutenu le DHoracio Arruda, directeur national de santé publique, lors de la conférence de presse du 11 mai dernier.

Bon augure pour les activités extérieures

La Santé publique souhaite proposer des allègements moins à risque, notamment en ce qui a trait aux activités extérieures.

À l’extérieur, le virus se dilue beaucoup plus rapidement dans l’air. Une personne qui fait une activité extérieure est donc beaucoup moins à risque que dans un espace clos, où le virus demeure en suspension.

Roxane Borgès Da Silva, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal

Bien que les activités extérieures soient « beaucoup moins dangereuses » que les activités intérieures, Roxane Borgès Da Silva précise que le respect des mesures sera crucial, afin d’éviter une nouvelle flambée des cas. « Si jamais le DArruda propose des rassemblements dans les cours, à condition que les gens ne rentrent pas à l’intérieur, il faut que les mesures soient respectées et que les personnes restent réellement dans la cour », donne-t-elle en exemple.

Par ailleurs, la réouverture des salles à manger et des terrasses sera possible dès qu’une région basculera à l’orange. Le premier ministre a évoqué la semaine dernière que ça pourrait être bientôt le cas pour Lanaudière, les Laurentides et la Montérégie. « Les terrasses des bars et restaurants, c’est une activité extérieure comme une autre. J’ouvrirais ça d’abord », soutient Mme Grandvaux.

Une étape à la fois

Selon Nathalie Grandvaux, il est primordial d’alléger les mesures pendant l’été, afin d’éviter que les Québécois arrêtent de suivre les mesures. Elle indique toutefois qu’il ne faut pas aller trop rapidement dans le déconfinement.

Si on fait des allègements extérieurs, il faut regarder si les cas augmentent et ajouter d’autres allègements au fur et à mesure si ça se passe bien.

Nathalie Grandvaux, directrice du Laboratoire de recherche sur la réponse de l’hôte aux infections virales du Centre hospitalier de l’Université de Montréal

Elle soutient que la vaccination va « extrêmement bien », mais elle rappelle que la majorité des Québécois n’auront reçu qu’une seule dose de vaccin cet été. « Si on déconfine trop vite, on va se retrouver avec des gens qui ont eu leur première dose et qui vont se faire contaminer. Donc on n’est pas à l’abri d’avoir beaucoup de cas si on ouvre trop vite », dit-elle.

La courbe descendante se maintient

Le plan de déconfinement s’annonce au moment où la courbe descendante du nombre de cas se maintient et la vaccination des 18 ans et plus se poursuit au Québec. La Santé publique a rapporté 716 cas de COVID-19 supplémentaires dimanche. Une hospitalisation de moins a été recensée dans la province.

La moyenne quotidienne du nombre de cas calculée sur sept jours se chiffre maintenant à 737. Jusqu’à présent, ce sont 363 296 personnes qui ont été atteintes du virus dans la province.

Le nombre de personnes ayant succombé au virus diminue également au Québec. Deux décès ont été rapportés dimanche, pour un total de 11 034 décès liés à la COVID-19. La moyenne de décès se chiffre dorénavant à quatre par jour.

Les hospitalisations poursuivent leur trajectoire vers le bas. Une hospitalisation de moins a été enregistrée, pour un total de 508, tandis qu’on note un autre patient ayant quitté les soins intensifs, pour un total de 119.

Parmi les nouveaux cas recensés dimanche, 221 ont été détectés à Montréal et 99 en Montérégie. La région du Bas-Saint-Laurent compte 48 cas de COVID-19 supplémentaires, soit le même nombre que dans la Capitale-Nationale. Ce sont 51 cas qui ont été rapportés en Estrie, ainsi que 56 dans la région de Chaudière-Appalaches.

Vers l’objectif du 24 juin

Depuis jeudi, tous les Québécois de 18 ans et plus ont accès à la vaccination. Ce sont 90 196 doses de vaccin supplémentaires qui ont été administrées dans la journée de samedi. Québec s’attend à recevoir 458 640 doses du vaccin de Pfizer-BioNTech et 233 500 doses de celui de Moderna au courant des prochains jours.

Au total, 4 578 079 injections contre la COVID-19 ont été données au Québec. C’est actuellement 48,2 % de la population de la province qui a reçu au moins une dose de vaccin. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, s’est réjoui du rythme de la vaccination sur Twitter.

« Il reste 85 K [rendez-vous] à prendre pour atteindre 75 % des Québécois adultes qui ont reçu une première dose ou pris [rendez-vous]. Je lance un défi aux Québécois : prenez [rendez-vous] d’ici demain midi pour qu’on puisse atteindre ce [pourcentage] dans la journée demain. Un pas de plus vers notre objectif du 24 juin », a-t-il déclaré. Jusqu’à présent, 58 % des adultes ont été vaccinés et 16 % ont pris leur rendez-vous.

Les 500 doses offertes sans rendez-vous au Palais des congrès ont été écoulées dès 10 h 15 dimanche matin, selon le porte-parole du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Eric Forest. Des personnes ont fait la file dès 5 h 30 le matin.

Le CIUSSS espère pouvoir offrir « quelques centaines de doses » sans rendez-vous dans les prochains jours. Cependant, l’organisation invite les personnes qui n’ont pas eu la chance d’obtenir une injection sans rendez-vous à se rendre sur le site Clic Santé pour prendre un rendez-vous.