L’Ontario commencera à offrir le vaccin Oxford-AstraZeneca aux personnes âgées de 40 ans et plus à partir de mardi, a annoncé dimanche la province après des jours de pression croissante pour abaisser l’âge minimum.

La province s’était précédemment conformée à la recommandation du Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) de n’offrir le vaccin d’AstraZeneca qu’aux personnes de 55 ans et plus en raison d’un risque légèrement élevé d’un trouble de caillots sanguins extrêmement rare.

Mais alors que les hospitalisations atteignaient des niveaux sans précédent en Ontario et que les vaccins AstraZeneca se trouvaient dans les réfrigérateurs des pharmacies, le bureau de la ministre de la Santé, Christine Elliott, a confirmé le plan visant à rendre les vaccins disponibles à plus de résidents.

« Sur la base de l’offre actuelle, l’Ontario commencera à offrir le vaccin AstraZeneca contre la COVID-19 aux personnes âgées de 40 ans et plus dans les pharmacies et les établissements de soins primaires de la province à compter de mardi », a mentionné son attachée de presse, Alexandra Hilkene, dans un courriel dimanche soir.

Quelques heures plus tôt, l’homologue fédéral de Mme Elliott avait indiqué lors d’une conférence de presse qu’une telle décision relevait de la compétence des provinces.

« Le CCNI fournit des conseils aux provinces et aux territoires, avait évoqué la ministre de la Santé, Patty Hajdu. Ils peuvent adapter leur utilisation d’AstraZeneca selon leur désir et les conseils des autorités de leur propre Santé publique et de leur expertise médicale. »

Elle a fait remarquer que Santé Canada a homologué le vaccin d’AstraZeneca pour une utilisation chez les personnes de plus de 18 ans.

« Le CCNI continue d’examiner les conseils sur l’utilisation d’AstraZeneca et disposera de directives mises à jour dans un très proche avenir », a ajouté la ministre Hajdu.

Le président et chef de la direction de l’Association des hôpitaux de l’Ontario, Anthony Dale, a écrit sur Twitter qu’il y a « un surplus d’approvisionnement qui risque d’expirer ».

De nombreux médecins de l’Ontario se sont d’ailleurs tournés vers les médias sociaux pour exprimer leur frustration à l’égard de l’inaction de la province sur cet enjeu.

« Pharmacies, écoutez. Ne gaspillez pas une dose unique du vaccin AZ. Expliquez le risque et obtenez le consentement éclairé pour administrer aux personnes de moins de 55 ans », a notamment commenté le Dr Brian Goldman sur Twitter dimanche.

Steven Del Duca, chef du Parti libéral de l’Ontario, a aussi exprimé que Doug Ford « doit libérer le vaccin AstraZeneca des congélateurs des pharmacies et le mettre dans les bras de toute personne de plus de 18 ans d’un point chaud », a-t-il gazouillé dimanche.

Les appels à abaisser le seuil du vaccin AstraZeneca se sont étendus au-delà des frontières de l’Ontario, comme en Alberta.

La Dre Deena Hinshaw, la médecin-hygiéniste en chef de la province, a mentionné samedi que la province prévoyait prendre une décision concernant les tranches d’âge d’admissibilité à AstraZeneca « dans un proche avenir ».

Certaines personnes ont hésité à accepter le vaccin d’AstraZeneca en raison d’une maladie très rare de coagulation sanguine, qui a jusqu’à présent touché deux Canadiens.

Plus de 700 000 doses du vaccin AstraZeneca ont été administrées au pays.

La fréquence globale de cas de caillot sanguin, connu sous le nom de Thrombocytopénie immunitaire prothrombotique induite par le vaccin, ou TIPIV, a été estimée à environ un cas pour 100 000 à 250 000 doses.

Le risque de développer des caillots sanguins dus à la COVID-19 est beaucoup plus élevé et les experts disent que la population devrait accepter le premier vaccin qui leur est proposé.

Avec la collaboration de Morgan Lowrie à Montréal et Rob Drinkwater à Edmonton