(Montréal) Le variant britannique du virus causant la COVID-19 pourrait devenir la souche prédominante au Québec ce printemps, selon l’INSPQ.

Une perspective qui n’est pas rassurante, puisqu’il est plus transmissible et potentiellement plus sévère que la souche initiale.

Ce variant B.1.1.7 a émergé au Royaume-Uni et les premiers cas ont été rapportés au Québec en janvier.

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) anticipe une diminution des cas causés par la souche initiale, mais une augmentation de ceux reliés au variant, particulièrement dans le Grand Montréal.

Cette région est d’ailleurs sous haute surveillance : un retard dans la vaccination de quelques semaines jumelé à une hausse des contacts sociaux pourraient y occasionner une hausse importante des cas, des hospitalisations et des décès, écrivent les experts de l’INSPQ dans leur plus récent rapport diffusé jeudi.

L’ampleur de l’augmentation des cas du variant va dépendre de l’adhésion aux mesures — pendant et après la semaine de relâche — et d’évènements de super-propagation.

La vaccination ne va pas tout régler dans l’immédiat.

L’INSPQ prévient que la couverture vaccinale des personnes de plus de 70 ans et des travailleurs de la santé ne serait pas à elle seule suffisante pour maîtriser la montée des cas reliés à un nouveau variant d’ici le mois de mai. C’est le cas parce que ces groupes représentent moins de 20 % de la population, peut-on lire dans le rapport des projections.

L’efficacité vaccinale est toutefois la même pour la souche initiale et le variant, selon les experts de l’INSPQ et de l’Université Laval qui produisent sur une base régulière un portrait modélisé de l’évolution de l’épidémie de COVID-19.

Hors du Grand Montréal, la progression d’un nouveau variant pourrait être moins rapide puisque la transmission communautaire est faible.

Le modèle y prédit une diminution des cas reliés à la souche initiale, et seulement une « faible augmentation » des cas de variants.

Toutefois, si la transmission communautaire s’accélère à la suite d’assouplissements ou d’une hausse des contacts sociaux, une augmentation rapide des cas reliés à un variant plus transmissible pourrait également y être observée, avertit l’INSPQ.

Il ajoute quelques mises en garde dans son rapport : les projections partagées jeudi n’incluent pas de variants qui auraient des caractéristiques très différentes de celui en provenance du Royaume-Uni (par exemple, le variant sud-africain pour lequel l’efficacité vaccinale pourrait être plus faible) et elles ne tiennent pas compte de l’effet de l’assouplissement des mesures après la semaine de relâche.