En constante quête d’innovation, Pomerleau a décidé de pousser sa recherche et développement un cran plus loin en sortant de ses murs. Des employés de son département R et D s’installeront à compter de l’automne à l’École des sciences de la créativité La Factry, à la Gare Windsor de Montréal. Ils inaugureront du même coup l’aXLab.

Créée il y a cinq ans, La Factry accueille des professionnels de divers secteurs pour parfaire, lors de formations, leurs compétences créatives, qualités qu’ils peuvent ensuite appliquer à leur industrie. « On est face à une industrie [celle de la construction] changeante, qui bouge rapidement, note Carolyne Filion, ingénieure, gérante Innovations, R & D et projets spéciaux de Pomerleau, qui dirigera l’aXLab. On voulait donc trouver un laboratoire de recherche à l’extérieur, un environnement suffisamment éloigné pour se laisser aller, tester et échouer. On veut se donner une liberté d’audace. Or, l’extérieur prédispose à la créativité. On a regardé de nombreux environnements. À La Factry, on va côtoyer beaucoup d’industries, car sa clientèle est large. »

Au cours des prochains mois, Pomerleau compte aménager à ses frais un espace où se retrouveront à temps plein six employés et des collaborateurs externes pendant au moins deux ans. L’entreprise s’est aussi engagée à participer à des formations et à verser de l’argent à la Fondation Factry. « Pomerleau veut profiter de l’approche de l’école pour ses travaux d’innovation, de l’écosystème, des gens qui viennent déjà, explique Marie Amiot, PDG de La Factry. À l’inverse, Pomerleau arrive avec une expertise technologique et un savoir-faire qui sont des atouts pour nous. Ça va nous permettre d’intégrer une perspective technologique dans nos formations et nos évènements. »

Les réalités virtuelle et augmentée, l’internet des objets, l’intelligence artificielle, la robotique, la ludification et l’acquisition de données seront des axes exploratoires de la future équipe sur place.

Grâce à La Factry, on veut apporter le côté humain à tout ça. L’innovation n’est pas déployée à son plein potentiel en ce moment. On veut personnaliser nos innovations. On utilise déjà l’internet des objets. On veut, par exemple, proposer des bâtiments empathiques, personnaliser certains environnements selon les usages.

Carolyne Filion, ingénieure, gérante Innovations, R & D et projets spéciaux de Pomerleau

Pomerleau souhaite éventuellement aller au-delà de la trouvaille ponctuelle pour des projets spécifiques. L’entreprise est en quête d’innovations qui changent la manière générale de travailler. « On veut apporter nos projets à un autre niveau, indique Carolyne Filion. Ce n’est pas un changement radical, cette présence à La Factry, mais ça va nous outiller à être agiles. La construction peut sembler rigide, mais il y a des occasions. On peut réduire le gaspillage de tâches répétitives et dangereuses, par exemple. »

La pandémie n’est pas étrangère à ce désir d’accélérer les procédés, de revoir des façons de faire, de vouloir réfléchir différemment. « À cause de la COVID, tout le monde a compris le besoin de se transformer, l’importance de développer ses compétences créatives, dit Marie Amiot. Le statu quo n’est pas possible. Je suis convaincue de la puissance de la créativité maintenant. Il faut penser différemment collectivement. Dans son cas, Pomerleau montre que la créativité est une posture importante. Ça se peut en construction. »