(New York) Boeing a annoncé jeudi une reprise graduelle, dès la semaine prochaine, de sa production d’avions commerciaux aux États-Unis, après une interruption de plusieurs semaines en réponse aux mesures de confinement pour endiguer la propagation du coronavirus.

Les usines du groupe dans l’État de Washington, dans le nord-ouest du pays, qui emploient 70 000 personnes, sont concernées par cette annonce.

Elles assemblent le 737, le 747, le 767, le 777 et une partie des 787.

Le site de production du 787 dans l’État de Caroline du Sud va rester fermé.

Ce sont environ 27 000 salariés, qui vont être les premiers à reprendre le travail. Certains d’entre eux sont attendus dans les usines de production du 737 NG, du 747, du 767 et du 777 dès le lundi 20 avril.

La reprise de la production du 787 est prévue à partir du 23 avril.

Les employés travaillant sur la production du 737 MAX, avion cloué au sol depuis plus d’un an après deux accidents ayant fait 346 morts, vont patienter.

Mais le géant de Seattle explique s’atteler à la relance de la production de cet avion, suspendue depuis janvier.

« Cette approche par étapes va permettre d’avoir une base de fournisseurs solide », a déclaré Stan Deal, le patron de la division aviation civile (BCA), dans un communiqué. « Nous avons mis en place toutes les mesures de sécurité nécessaires pour reprendre des tâches essentielles pour nos clients », a-t-il ajouté.

Boeing, comme son concurrent Airbus, est affecté par la crise sanitaire, qui a réduit à peau de chagrin le transport aérien.

Les compagnies aériennes, qui ont réduit plus de 90 % de leurs vols, ont suspendu et/ou reporté les livraisons de nouveaux avions.

Le constructeur aéronautique a ainsi demandé au gouvernement fédéral une aide financière de 60 milliards de dollars pour lui et ses fournisseurs.

Les discussions devraient commencer d’ici la fin du mois d’avril, ont indiqué à l’AFP en début de semaine des sources proches du dossier.

En attendant, Boeing, dont la dette s’élevait à plus de 27 milliards de dollars fin décembre, explore d’autres pistes de financement, comme obtenir des crédits de la part de sociétés de capital investissement, d’après les mêmes sources.

La valeur de la société a fondu en Bourse : la capitalisation était de 75,7 milliards de dollars jeudi, contre 137,4 milliards au constructeur de véhicules électriques Tesla, créé seulement en 2003.

« Nous sommes dans des eaux inconnues. L’impact de la pandémie va changer notre activité pour de nombreuses années à venir », a écrit jeudi aux 161 000 salariés de l’entreprise David Calhoun, le directeur général.