(Montréal) La Commission européenne suspend temporairement son enquête sur la transaction qui permettrait à Transat A. T. de passer sous l’aile d’Air Canada puisqu’elle attend des informations supplémentaires de la part des deux compagnies.

Cela fait en sorte que le délai initial qui pouvait aller jusqu’au 30 septembre risque de s’étirer jusqu’en octobre. Aucun échéancier précis n’a été fourni.

Les autorités réglementaires européennes ont décidé de se pencher de manière approfondie sur la transaction de 720 millions après avoir soulevé des préoccupations selon lesquelles le regroupement pourrait se traduire par des prix plus élevés et une diminution de l’offre.

Dans un courriel, Air Canada a souligné qu’il était typique de « mettre le chronomètre sur pause » afin de faciliter la transmission d’informations aux autorités réglementaires. Transat A. T. a pour sa part indiqué que la Commission avait demandé aux deux parties une « quantité importante » d’informations spécifiques, ajoutant que tout n’avait pas encore été transmis.

L’analyse préliminaire des autorités réglementaires soulignait notamment que la concurrence pourrait s’amenuiser sur 33 liaisons entre le Canada et le Vieux Continent si Air Canada est en mesure d’acquérir le voyagiste québécois.

Initialement prévue pour le deuxième trimestre de l’année, la clôture est maintenant attendue « pour le début » du quatrième trimestre, selon Transat A. T. À la Bourse de Toronto, le titre du voyagiste se négocie aux alentours de 6 $. Cela est largement inférieur au prix de 18 $ par action proposé par Air Canada, ce qui signifie que les investisseurs ne sont pas convaincus que la transaction ira de l’avant.

En mars, le Bureau de la concurrence du Canada avait également réservé un accueil défavorable à la transaction, mais son analyse avait été menée avant l’éclosion de la pandémie. La décision du gouvernement Trudeau est toujours attendue.