Bombardier éliminera 2500 emplois d’ici la fin de l’année, dont 1500 au Québec, alors que le secteur des jets d’affaires, vers lequel l’entreprise effectue son recentrage, n’échappe pas aux turbulences provoquées par la pandémie de COVID-19.

Annoncée vendredi, cette restructuration survient environ deux mois après l’entrée en fonction du nouveau président et chef de la direction Éric Martel, qui a pris les commandes de l’avionneur au moment où le nouveau coronavirus a interrompu les activités dans les usines.

En plus du Québec, où Bombardier Aviation employait environ 10 800 personnes avant la pandémie, quelque 400 postes seront éliminés en Ontario, 500 au Mexique et 40 aux États-Unis; le reste des licenciements s’effectuera ailleurs dans le monde. Près de la moitié des 2500 départs auront lieu d’ici la fin du mois.

La compagnie explique que cette mesure est rendue nécessaire par les défis posés par les conditions actuelles du marché liées à la pandémie de COVID-19.

Bombardier Aviation prévoit une baisse des livraisons d’avions d’affaires dans l’ensemble de l’industrie d’environ 30 % sur 12 mois en raison de la pandémie. Les réductions d’effectifs permettront à la compagnie d’émerger de la crise sur de solides bases, croit-elle.

La réduction de cadence touche principalement le modèle moyenne gamme de Bombardier, le Challenger, assemblé à Montréal. Il est celui dont l'entreprise écoule normalement le plus d'exemplaires.

Jeudi, la multinationale basée à Montréal avait annoncé la mise à pied temporaire de 196 employés travaillant sur les services de transport en commun régionaux dans la région du Grand Toronto, en évoquant une forte baisse du nombre d’usagers en raison, là aussi, de la pandémie de COVID-19.

Le syndicat des Machinistes, qui représente 717 des 2500 employés qui seront mis à pied, a dénoncé cette décision. Il aurait préféré que l’entreprise se prévale de la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) pour maintenir le lien d’emploi avec eux, tout en leur permettant d’être payés jusqu’à 847 $ par semaine.

« Nous sommes extrêmement déçus de voir que Bombardier refuse de rendre accessible le programme de SSUC à l’ensemble de ses travailleurs, a affirmé le coordonnateur québécois du syndicat, David Chartrand. Il aurait été préférable que l’avionneur fasse preuve d’une plus grande ouverture envers ses employés en ces temps difficiles. »

« Avec la SSUC, Bombardier avait un moyen d’éviter les mises à pied annoncées aujourd’hui, a ajouté Yvon Paiement, président de la section locale 712 du syndicat. [...| Cette décision est difficile à comprendre et à accepter. »

– Avec Jean-François Codère, La Presse