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Quand on annonce que l’inflation est de x % pour le mois de mai, comment la calcule-t-on ?

Lisette Provencher

L’inflation reflète l’indice des prix à la consommation (IPC). Statistique Canada a rapporté une hausse de l’IPC de 6,7 % en avril 2022 comparé à avril 2021. Depuis plusieurs mois, chaque mois, on dévoile des indices en croissance.

Selon la Banque du Canada, l’inflation est « une hausse persistante du niveau moyen des prix au fil du temps ». Et ce sont les prix de tout bien consommé qui sont analysés, calculés et pondérés constamment. Ceux-ci sont détaillés par Statistique Canada.

La pondération du panier de biens et services de l’indice des prix à la consommation (IPC) a d’ailleurs été mise à jour pour juin 2022.

On peut consulter le panier sur le site de Statistique Canada. Cette pondération prend désormais en compte les voitures d’occasion, selon un nouveau calcul. On note de légères variations dans toutes les catégories du panier de 2020 à 2021 (logement, aliments, boissons alcoolisées…). La hausse pour l’essence et l’énergie est plus sensible, ce qui signifie que les dépenses des Canadiens pour l’essence et l’énergie représentent un pourcentage plus élevé de leurs dépenses pour des biens et services.

Consultez les pondérations du panier d’épicerie compilées par Statistique Canada

Un calcul moyen

Donc comment calcule-t-on l’inflation ? « Première étape, on regarde ce que les gens achètent, répond Jocelyn Paquet, économiste à la Banque Nationale. Ça varie dans le temps et selon les gens. Statistique Canada va faire des études pour savoir ce que le Canadien moyen achète, avec un poids à côté [pondération]. Évidemment, personne au Canada ne représente exactement ce poids-là. Ensuite, on bâtit un panier d’achats représentatif. »

C’est important de noter qu’il peut y avoir des variations importantes selon les revenus. « Certaines choses comme l’énergie et les aliments pèsent plus lourd pour les gens qui ont de moindres revenus », cite à titre d’exemple Jocelyn Paquet.

Les biens matériels discrétionnaires occupent quant à eux une part plus importante du panier des ménages les mieux nantis. L’indice ne peut malheureusement pas illustrer ces variations puisqu’il représente le panier moyen.

Jocelyn Paquet, économiste à la Banque Nationale

Étape deux, on détermine la variation de prix dans chacune des catégories d’un mois à l’autre. « Pour ce faire, Statistique Canada utilise plusieurs méthodes telles que des sondages téléphoniques, des collectes de données sur l’internet ou même de bonnes vieilles enquêtes sur le terrain, dit Jocelyn Paquet. Avec le temps, les méthodes de collecte ont été peaufinées pour s’assurer que l’IPC reflète l’évolution des prix le plus fidèlement possible. Le poids de chaque article s’ajuste aussi de mois en mois pour tenir compte de la variation des prix. Par exemple, si le prix de l’essence augmente de manière importante d’un mois à l’autre, Statistique Canada attribuera un poids plus important à cet article dans l’indice du mois subséquent. »

Troisième étape : on pondère les augmentations de prix en fonction du poids de chaque article dans le panier pour arriver à une variation mensuelle pour le panier d’ensemble.

Quand on obtient une inflation à 6,7 %, c’est un pourcentage d’un mois comparé au même mois l’année précédente.

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