(Montréal) Au moment où le thème de la relance est évoqué après une année marquée par les turbulences provoquées par la pandémie de COVID-19, un nouveau fonds d’investissement de 33 millions est mis sur pied afin d’accélérer les initiatives d’économie circulaire.

Piloté par Fondaction, qui est appuyé par Recyc-Québec et la Ville de Montréal, l’initiative, la première du genre au pays, selon les promoteurs, souhaite entre autres stimuler les projets dans les secteurs de l’agroalimentaire, du recyclage, de la valorisation des ressources et de l’écoconstruction.

« Nous visons des entreprises qui réussissent à utiliser des ressources considérées comme des déchets comme des intrants ou qui réussissent à éviter de créer des déchets à la fin (du processus) », a expliqué mardi la présidente-directrice générale de Fondaction Geneviève Morin, dans le cadre d’une visioconférence, accompagnée des autres partenaires.

L’économie circulaire vise à optimiser l’utilisation des ressources à chacune des étapes de la durée de vie d’un bien ou d’un service dans le but de réduire l’empreinte environnementale.

Il s’agit d’un fonds de capital de risque destiné à des « entreprises en démarrage », a tenu à préciser Mme Morin.

Fondaction avait signalé ses intentions l’an dernier. En matière d’économie circulaire, le fonds de travailleurs qui a vu le jour appuie déjà des entreprises comme Koncas Recyclage, qui récupère des débris de construction et de rénovation à Montréal et Laval, notamment, ainsi que Waste Robotics, une société de Trois-Rivières qui propose des systèmes automatisés de tri.

Une somme de 30 millions provient de Fondaction. L’institution procédera à des investissements directs de 15 millions et allonge 5 millions dans une société en commandite où elle espère attirer 10 millions de la part d’autres partenaires. Recyc-Québec offrira 3 millions en subventions étalées sur cinq ans.

La taille des investissements devrait osciller entre 250 000 $ et 2 millions par l’entremise de prise de participation ou d’autres instruments, comme des débentures.

« Normalement, cela prend quelques semaines, quelques mois », a répondu Mme Morin, lorsqu’interrogée sur le moment où les premiers investissements seront effectués.

Recyc-Québec et Montréal offriront de l’accompagnement ainsi que du soutien. Les projets sélectionnés ne se limiteront pas seulement à la région de Montréal.

L’annonce du fonds d’investissement est survenue alors que parallèlement, une étude du Mouvement Desjardins soulignait que le concept de l’économie circulaire, malgré ses avantages, était également confronté à des défis.

Le document rédigé par l’économiste Joëlle Noreau expliquait que la qualité des matières premières recyclées, comme le papier et le plastique, pouvait parfois être problématique.

« Les alliages de métaux peuvent complexifier les processus de récupération ou rendre le coût de récupération prohibitif et parfois même nocif pour l’environnement, a-t-elle écrit. Enfin, certains croient que la disposition des ressources déjà extraites assure une stabilité des prix et de l’approvisionnement, ce qui n’est pas véritablement le cas. »

Néanmoins, a précisé Mme Noreau, le Québec « s’affiche comme une terre fertile » en matière d’économie circulaire puisque de multiples initiatives ont déjà été déployées dans la province au cours des dernières années.