(Bruxelles) La propagation du coronavirus pourrait affecter les compagnies aériennes les plus faibles et « accélérer la consolidation » dans le secteur du transport aérien, a estimé mardi Benjamin Smith, directeur général d’Air France-KLM et président de l’association européenne de compagnies aériennes A4E (Airlines for Europe).  

« Il y a un certain nombre de compagnies aériennes fragiles dans le monde », a déclaré M. Smith au cours de la conférence annuelle de l’association, dont il vient de prendre la présidence tournante pour un an. « Je pense que cela va accélérer la consolidation », a-t-il ajouté, tout en précisant qu’« il est clair que nous ignorons encore l’effet final du COVID-19 sur le secteur du transport aérien ».

« Nous faisons de notre mieux pour contenir la menace », a-t-il poursuivi. « Toute taxe qui pourrait être limitée ou temporairement levée » serait un geste « apprécié par notre industrie », a-t-il ajouté.

A4E regroupe 16 transporteurs aériens européens dont Air France-KLM, easyJet, IAG, Lufthansa et Ryanair.

Depuis fin janvier, des dizaines de compagnies ont suspendu totalement ou partiellement leurs liaisons avec la Chine, foyer de l’épidémie. Et depuis la semaine dernière, les annonces de réduction de capacités ou d’annulations de vols vers l’Italie, notamment vers les grandes villes du nord du pays, le plus important foyer de contagion en Europe, se multiplient.  

Plusieurs compagnies aériennes européennes ont d’ores et déjà annoncé des mesures d’économie pour faire face à l’impact financier de la baisse de trafic avec le gel des embauches, des salaires et promotions, la réduction des dépenses administratives, des congés sans solde, des formations non obligatoires ou encore du chômage technique temporaire.

L’Association internationale du transport aérien (IATA) a évalué le manque à gagner lié à l’impact du nouveau coronavirus sur le trafic aérien à près de 30 milliards de dollars pour les compagnies en 2020, et redoute la « première baisse mondiale » des réservations depuis 2008-2009.

Son directeur général, Alexandre de Juniac, avait estimé fin février que certaines compagnies étaient « en danger » en raison des baisses de réservations « absolument considérables » enregistrées depuis l’émergence de l’épidémie de COVID-19.

Le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), à l’origine d’une épidémie meurtrière en 2002-2003, a jusqu’ici été « l’événement lié à une épidémie ayant eu l’impact le plus fort sur les volumes de trafic », selon l’IATA.