Aux prochains Jeux, les athlètes olympiques et paralympiques canadiens seront habillés avec des vêtements signés Lululemon. L’entreprise, dont le siège social est situé à Vancouver, s’occupera de leurs tenues jusqu’en 2028. Populaire auprès des adeptes du yoga et de la course à pied, Lululemon succède ainsi à La Baie d’Hudson, habilleur officiel d’Équipe Canada depuis les Jeux de Turin, en 2006.

Le secret, bien gardé depuis près de deux ans, sera enfin révélé jeudi matin alors que le Comité olympique canadien (COC) annoncera que Lululemon sera derrière les pantalons, chandails, manteaux et accessoires des athlètes, entraîneurs et membres de l’équipe de mission du pays pendant quatre présentations des Jeux olympiques et paralympiques. Ceux-ci les porteront dès l’hiver prochain à Pékin. Le partenariat prendra fin avec les Jeux de Los Angeles en 2028.

« Lululemon est dans plus de 17 pays. Pour nous, c’était clair qu’on y allait avec un joueur d’envergure, a affirmé sans détour Eric Myles, chef des sports pour le COC. Je pense qu’on va faire beaucoup d’heureux chez les athlètes, mais on va aussi faire des jaloux du côté des autres pays. »

« C’est un groupe très centré sur le bien-être, le développement de la personne, ajoute-t-il. Un athlète qui va performer, c’est un athlète qui est bien avec lui-même, qui est bien dans sa peau et ça, c’est quelque chose qui est hyper important. Ce sont des [valeurs] qu’on retrouvait avec ce partenaire-là, qui nous a charmés. »

Changement de partenaire

Rappelons qu’entre 2006 et 2021, La Baie d’Hudson a été « l’habilleur » officiel des athlètes. Le COC avait-il besoin de renouveau ? « Non, répond d’emblée M. Myles. C’est l’évolution des choses. L’évolution de l’organisation. Il y a déjà eu d’autres partenaires avant La Baie », a-t-il tenu à rappeler. Roots a effet été derrière les vêtements des JO qui ont eu lieu entre 1998 et 2004.

Il qualifie l’entente avec Lululemon de « match parfait ». Questionnée à propos de cette décision du COC de choisir le géant des vêtements de yoga au lieu de son partenaire des dernières années, La Baie d’Hudson a assuré qu’elle demeurerait « une fervente partisane d’Équipe Canada ». « Nous sommes incroyablement fiers des tenues portées par les athlètes sur la scène mondiale et du soutien que nous avons apporté à une génération d’athlètes », a souligné Tiffany Bourré, vice-présidente communications de La Baie d’Hudson, dans un courriel envoyé à La Presse.

PHOTO FOURNIE PAR LE COMITÉ OLYMPIQUE CANADIEN

Le sac bandoulière, l’un des produits phares de la collection

Vêtements conçus ici et fabriqués ailleurs

De son côté, Michelle Davies, vice-présidente marketing, sports et partenariats en ligne de Lululemon, a souligné à grands traits qu’il s’agissait d’un « honneur » pour l’entreprise. « Nous travaillons en secret sur ce projet depuis deux ans. Et finalement, ça sera annoncé », indique-t-elle au bout du fil.

Elle s’est dite consciente que les vêtements des athlètes, dont la collection sera dévoilée plus tard en octobre, auront de fortes retombées économiques sur l’entreprise et la vente de ses produits. « Comme entreprise canadienne, c’est une grande occasion pour nous. »

Le design des différentes pièces de vêtements des athlètes, qui seront également offerts aux consommateurs en magasin et en ligne, est conçu au pays. Il est toutefois impossible de faire la production au Canada, selon Mme Davies. « Pour la production, nous travaillons très étroitement avec nos partenaires autour du monde pour faire le meilleur produit possible », a-t-elle tenu à dire.

Du côté du COC, Eric Myles a souligné que l’on demandait aux fournisseurs que la production « soit faite de façon équitable, éthique ». Il a précisé qu’il s’agissait d’une « garantie obligatoire essentielle » et « non négociable ».

En juillet, un article du Journal de Montréal a rapporté que les répliques de l’uniforme officiel porté par les athlètes aux Jeux de Tokyo avaient été fabriquées dans d’autres pays, notamment en Chine, au Cambodge et au Mexique. La Baie d’Hudson avait toutefois assuré que ceux destinés à Équipe Canada avaient été faits ici.

Lululemon

  • Année de fondation : 1998
  • Nombre total de magasins (au Canada et ailleurs) : 534
  • Nombre total d’employés : 25 000
  • Président-directeur général : Calvin McDonald

Les tenues olympiques au fil des années

Les tenues olympiques des athlètes canadiens ont souvent marqué les esprits pour le meilleur… et pour le pire. Le rouge et le blanc tout comme la feuille d’érable ont presque toujours été des éléments essentiels des tenues olympiques. Voici quelques souvenirs des uniformes olympiques au fil des années.

  • Le décathlonien et héros des Jeux de Tokyo 2020, Damian Warner, avait été choisi comme porte-drapeau à la cérémonie de clôture, le 8 août dernier. On le voit portant la tenue préparée pour l’occasion par La Baie d’Hudson.

    PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

    Le décathlonien et héros des Jeux de Tokyo 2020, Damian Warner, avait été choisi comme porte-drapeau à la cérémonie de clôture, le 8 août dernier. On le voit portant la tenue préparée pour l’occasion par La Baie d’Hudson.

  • Les différentes tenues de Tokyo 2020, de La Baie d’Hudson. De gauche à droite : Sarah Douglas (voile) portant les vêtements pour le podium, Kylie Masse (natation) portant les vêtements pour la cérémonie de clôture et Pierce Lepage (athlétisme) portant l’ensemble pour la cérémonie d’ouverture.

    PHOTO FINN O’HARA, FOURNIE PAR LE COMITÉ OLYMPIQUE CANADIEN

    Les différentes tenues de Tokyo 2020, de La Baie d’Hudson. De gauche à droite : Sarah Douglas (voile) portant les vêtements pour le podium, Kylie Masse (natation) portant les vêtements pour la cérémonie de clôture et Pierce Lepage (athlétisme) portant l’ensemble pour la cérémonie d’ouverture.

  • Les tenues de l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Londres en 2012, un style sobre, où le rouge domine, signé La Baie d’Hudson. Le triathlète Simon Whitfield porte le drapeau lors de la cérémonie d’ouverture.

    PHOTO RYAN REMIORZ, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

    Les tenues de l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Londres en 2012, un style sobre, où le rouge domine, signé La Baie d’Hudson. Le triathlète Simon Whitfield porte le drapeau lors de la cérémonie d’ouverture.

  • Charmaine Crooks porte le drapeau de la délégation canadienne lors des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques d’Atlanta de 1996. La tenue, beige de style safari chic, est sobre, en cette année de centenaire des Jeux olympiques.

    PHOTO FOURNIE PAR LE COMITÉ OLYMPIQUE CANADIEN

    Charmaine Crooks porte le drapeau de la délégation canadienne lors des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques d’Atlanta de 1996. La tenue, beige de style safari chic, est sobre, en cette année de centenaire des Jeux olympiques.

  • Les tenues des athlètes du Canada pour les Jeux olympiques de Barcelone de 1992 ont des imprimés multicolores, il y a un sac banane et un chapeau de cowboy ; on est loin des couleurs traditionnelles du Canada, le rouge et le blanc.

    PHOTO CLAUS ANDERSEN, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

    Les tenues des athlètes du Canada pour les Jeux olympiques de Barcelone de 1992 ont des imprimés multicolores, il y a un sac banane et un chapeau de cowboy ; on est loin des couleurs traditionnelles du Canada, le rouge et le blanc.

  • Aux Jeux olympiques d’Albertville en 1992, une tenue tout en sobriété, en blanc, avec la feuille d’érable

    PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

    Aux Jeux olympiques d’Albertville en 1992, une tenue tout en sobriété, en blanc, avec la feuille d’érable

  • Les athlètes du Canada saluent la foule lors des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Calgary de 1988. On a de toute évidence opté pour le style cowboy et cowgirl, en rouge et blanc.

    PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

    Les athlètes du Canada saluent la foule lors des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Calgary de 1988. On a de toute évidence opté pour le style cowboy et cowgirl, en rouge et blanc.

  • Les athlètes canadiens font leur entrée lors des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques de Montréal de 1976. On distingue le rouge et le blanc, un classique pour le Canada au fil des années.

    PHOTO D’ARCHIVES FOURNIE PAR LE COMITÉ OLYMPIQUE CANADIEN

    Les athlètes canadiens font leur entrée lors des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques de Montréal de 1976. On distingue le rouge et le blanc, un classique pour le Canada au fil des années.

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Olivia Lévy, La Presse