(Québec) Voulant « barrer la route à l’extrême droite » en France, la députée solidaire de Mercier, Ruba Ghazal, a décidé de faire campagne pour le Nouveau Front populaire et inciter les Français du Québec à voter pour la coalition de partis de gauche.

« Je ne peux pas juste rester les bras croisés et voir que dans un autre pays, c’est l’extrême droite qui va prendre le pouvoir », dit-elle en entrevue avec La Presse Canadienne.

Sur le réseau social X, la députée de Mercier indique qu’elle sera au métro Mont-Royal mardi à 17 h pour distribuer des dépliants du Nouveau Front populaire. Cette activité ne va-t-elle pas à l’encontre de son travail d’élue ?

« Ma priorité, comme députée au Québec, c’est de faire mon travail ici. Je fais ça à 99,9 % du temps, mais face à cette situation quand même historique où l’extrême droite pourrait être élue en France, je me dis qu’il y a une opportunité pour barrer la route à cette extrême droite », indique la députée solidaire, ajoutant qu’elle est « dangereuse pour la démocratie, les droits des minorités et certaines valeurs très importantes du monde occidental ».

Le Nouveau Front populaire est une coalition de plusieurs partis de gauche français. On y retrouve notamment le Parti socialiste, La France insoumise et Les Écologistes. C’est Oussama Laraichi qui est le candidat pour ce front en Amériques du Nord.

Ruba Ghazal assure ne pas être devenue une porte-parole pour ces différentes formations politiques.

« Ce n’est pas de s’associer ou d’être d’accord avec chaque prise de position de ces partis. Ce n’est pas ça du tout. […] Sûrement qu’il y a des éléments avec lesquels je ne serai pas d’accord », a-t-elle indiqué.

Le 9 juin dernier, le président français, Emmanuel Macron, a pris tout le monde par surprise en annonçant le déclenchement d’élections législatives anticipées, après des résultats décevants pour son parti aux élections européennes face au Front national, le parti d’extrême droite de Marine Le Pen. Ce dernier est d’ailleurs en tête dans les intentions de vote, selon des sondages français.

« La montée de l’extrême droite partout dans le monde, ça a des impacts et on peut le sentir partout, même ici », soutient Ruba Ghazal.

Elle cite en exemple une manifestation contre le droit à l’avortement qui s’est tenue à Québec au début du mois de juin.

Mais l’un des thèmes majeurs de l’extrême droite française est la réduction de l’immigration. La députée solidaire se refuse de faire un parallèle avec cette posture politique et la manière dont le débat sévit actuellement au Québec.

« Je ne qualifie pas la façon dont le débat sur l’immigration est fait comme un débat d’extrême droite. Il y a des désaccords très importants sur l’immigration, sur la façon dont on doit la gérer, l’accueil qu’on fait. Ces débats-là ont lieu de façon saine et pacifique », assure la députée solidaire, ajoutant qu’il n’y a pas de partis d’extrême droite à l’Assemblée nationale du Québec.

Le premier tour des législatives françaises aura lieu le 30 juin et le second tour, le 7 juillet. L’Assemblée nationale française compte 577 élus.