À l’ombre de la campagne fédérale, des candidats à la mairie se préparaient à sauter dans l’arène. La course est maintenant véritablement commencée. Même si une « fatigue électorale » se fait sentir, plusieurs chaudes luttes animeront les municipalités du Québec jusqu’au vote, le 7 novembre. En voici quelques-unes.

Québec

Définir l’après-Labeaume

Qui remplacera Régis Labeaume, l’un des maires les plus populaires et colorés des dernières années au Québec ? La question reste entière. Un sondage Léger dévoilé en juin annonçait une course à trois, entre Marie-Josée Savard, Jean-François Gosselin et Bruno Marchand. La première est la dauphine du maire sortant. La vice-présidente du comité exécutif était beaucoup restée dans l’ombre – vaste, il est vrai – de son patron. Mme Savard se présente comme la candidate de la continuité. Le chef de l’opposition officielle et du parti Québec 21, Jean-François Gosselin, tente de prendre la mairie pour la deuxième fois. L’homme a cette fois adouci son discours contre les transports en commun structurants. Il est le seul candidat à s’opposer au tramway, mais promet plutôt un métro s’il est élu. Bruno Marchand est l’outsider. Cet ex-PDG de Centraide a reçu l’appui de l’ancienne députée Agnès Maltais. Un ancien conseiller d’Équipe Labeaume a même choisi de porter les couleurs de son parti, Québec forte et fière. Jean Rousseau, de Démocratie Québec, et Jackie Smith, de Transition Québec, sont aussi dans la course.

Longueuil

Fournier part en tête

PHOTO PASCAL RATTHÉ, LE SOLEIL

Catherine Fournier, candidate à la mairie de Longueuil

La course est lancée depuis le printemps à Longueuil. Coup sur coup, deux candidats de taille se sont déclarés. L’ancien président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) Jacques Létourneau va briguer la mairie sous les couleurs du parti de la mairesse sortante, Action Longueuil. Puis la députée indépendante Catherine Fournier a annoncé fin avril qu’elle se lançait aussi. Elle a créé son propre parti, Coalition Longueuil, et veut faire de sa ville la « capitale de l’innovation » au Québec. Un sondage Mainstreet dévoilé fin août attribue à Mme Fournier une confortable avance (44,5 %) devant Josée Latendresse (9,8 %). Cette dernière s’était inclinée par seulement 110 voix en 2017 face à Sylvie Parent, la mairesse sortante. Jacques Létourneau suit de près (9,3 %), devant l’ancien PDG de l’Orchestre symphonique de Longueuil Jean-Marc Léveillé (4 %). La firme Mainstreet avait sondé 1012 personnes en âge de voter, les 24 et 25 août derniers, avec une marge d’erreur de 3,1 %.

Gatineau

L’environnement au cœur du débat

PHOTO SIMON SÉGUIN-BERTRAND, LE DROIT

Maude Marquis-Bissonnette, candidate à la mairie de Gatineau

Le maire Maxime Pedneaud-Jobin a surpris bien des gens quand il a annoncé qu’il ne solliciterait pas de troisième mandat à la mairie de Gatineau, nourrissant les conjectures sur son avenir politique. La jeune conseillère Maude Marquis-Bissonnette a pris les rênes de son parti, Action Gatineau. Elle veut faire de l’environnement sa priorité. Gatineau a d’ailleurs connu d’importantes inondations, des pluies diluviennes et une tornade dans les dernières années. Le projet de tramway risque d’occuper les débats. Mme Marquis-Bissonnette est favorable à ce projet, tout comme son adversaire France Bélisle, ancienne PDG de Tourisme Outaouais. Action Gatineau est toutefois moins chaud à l’idée d’un sixième pont vers Ottawa, sujet délicat dans la région. Jean-François LeBlanc, candidat indépendant et conseiller municipal sortant, brigue aussi la mairie. Jacques Lemay et Rémi Bergeron sont également de cette course, qui compte cinq candidats déclarés.

Rimouski

De la houle et des vagues

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Guy Caron, candidat à la mairie de Rimouski

La campagne pour remplacer le maire Marc Parent s’annonce épineuse à Rimouski. S’affrontent les candidats Guy Caron, ancien député néo-démocrate, et Virginie Proulx, conseillère sortante du district du Bic. Cette diplômée en administration publique et en développement régional s’était vu exclure des délibérations des comités pléniers par la majorité des conseillers, dans un vote entériné par le maire sortant. Mme Proulx avait dénoncé dans Le Soleil une culture « de l’unanimité », « où on ne peut pas s’opposer à certaines décisions ». À l’annonce de sa candidature, certains conseillers actuels n’ont pas caché leur préférence pour M. Caron. Cet économiste avait été élu député fédéral de Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques lors de la vague orange de 2011, puis réélu en 2015. L’homme dont le slogan de campagne est « Unis pour Rimouski » cherchera sans doute à se présenter comme le candidat rassembleur.

Sherbrooke

Une course à trois

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

Luc Fortin, candidat à la mairie de Sherbrooke

Bien malin qui saura prédire l’issue de la course à la mairie sherbrookoise. Le maire sortant Steve Lussier devra se mesurer à deux candidats. Luc Fortin, ancien ministre libéral dans le gouvernement Couillard, vient de se lancer dans la course. L’homme de 39 ans avait été défait par la solidaire Christine Labrie en 2018. M. Fortin cherchera à se présenter comme le candidat du centre, le choix rassembleur. La conseillère Évelyne Beaudin, cheffe de Sherbrooke citoyen, plus associée à la gauche, voudra dépeindre ses deux adversaires comme les représentants du statu quo. Le maire sortant a aussi ses chances. Steve Lussier bénéficiait d’un taux de satisfaction de 61 % en février dernier, selon un sondage Navigator mené pour Les Coops de l’information.