(Ottawa) Le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, en isolement parce qu’il est atteint de la COVID-19, ne donnera pas la réplique au premier ministre Justin Trudeau après son discours à la nation mercredi soir.

« Comme vous savez, M. O’Toole et son épouse ont la COVID-19 et ils ne veulent pas risquer d’exposer d’autres personnes au virus. Ainsi, il ne répondra pas en direct au premier ministre ce soir », a fait savoir sa porte-parole Kelsie Chiasson dans un courriel envoyé à La Presse Canadienne.

Mercredi matin, à quelques heures de l’allocution, les conservateurs n’étaient pas en mesure d’indiquer qui pourrait porter le message de leur parti.

« Nous sommes déçus (que ce ne soit pas M. O’Toole), mais nous comprenons qu’il doit suivre toutes les règles. […] Alors nous explorons nos options en ce moment et décidons ce que nous allons faire, comment nous allons gérer cette situation », a déclaré la chef adjointe, Candice Bergen, lors d’une conférence de presse à Ottawa.

Le bureau du premier ministre a fait savoir que M. Trudeau « s’adressera directement aux Canadiens » mercredi à 18 h 30 pour souligner « l’urgence de combattre la COVID-19 au moment où nous faisons face à une possible deuxième vague du virus ».

Il était prévu que les partis d’opposition y répondent chacun à leur tour.

Le chef bloquiste Yves-François Blanchet prendra la parole de chez lui puisqu’il est en quarantaine, ayant contracté le coronavirus.

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh aura aussi quelques minutes. Tous ces discours seront assez brefs. L’ensemble de l’exercice doit finir vers 19 h.

Le discours du Trône, lui, aura été lu en milieu d’après-midi.

Attentes des partis d’opposition

Les conservateurs espèrent voir, dans le discours du Trône et le discours à la nation du premier ministre, un plan de relance économique qui comprend aussi un contrôle des dépenses.

« On a vu le gouvernement dépenser sans compter au cours des derniers mois et il faut que le gouvernement ait un objectif sérieux », estime Gérard Deltell, leader parlementaire de la formation politique, sans détailler l’objectif qu’il considérerait comme sérieux.

Il espère aussi que les mesures qui seront annoncées mercredi s’adresseront à tous les Canadiens et livreront un message d’espoir pour l’unité canadienne

« Depuis cinq ans, on a vu le Canada se déchirer, les régions mises les unes contre les autres, les classes sociales être mises les unes contre les autres. Il faut que le premier ministre lance un appel d’unité. C’est son devoir premier », a lancé M. Deltell.

Chez les verts, on s’attend à un engagement clair pour éviter une catastrophe climatique.

« Il y a un moment dans un futur très proche où l’humanité ne pourra plus faire une différence. Ce que nous faisons maintenant peut faire toute la différence », a lancé la chef parlementaire Elizabeth May, mercredi matin.

« Nous devons agir contre la COVID-19 avec détermination. Nous devons aussi agir sur la crise climatique avec détermination. »