À 16 ans, la joueuse de tennis a écrit une page d’histoire en devenant la première Canadienne à remporter le titre junior aux Internationaux de France, le 8 juin dernier. Et elle ne compte pas s’arrêter là : dans les prochaines années, la Québécoise espère figurer parmi les meilleures joueuses au monde. Leylah Annie Fernandez est notre personnalité de la semaine.

Leylah Annie Fernandez voulait devenir championne de soccer.

Finalement, elle est devenue championne de tennis. La première Canadienne à remporter le titre junior à Roland-Garros. La seconde, après Eugenie Bouchard, à remporter un championnat du Grand Chelem chez les juniors. 

« Ça n’a pas été facile, mentalement et physiquement », explique la jeune joueuse, qui n’a pas perdu une manche. « Mais c’était magnifique, magique. J’étais contente, émue, excitée. » 

Comme de nombreuses jeunes joueuses, Leylah Annie avait toujours rêvé de gagner un tournoi de ce calibre. Elle savait qu’elle en était capable. Maintenant, elle vise encore plus haut : des victoires chez les pros.

L’adolescente a 16 ans, elle en aura 17 en septembre. Elle a grandi dans la région métropolitaine : à Vaudreuil, dans Côte-des-Neiges, à Mont-Royal, à Laval. Aujourd’hui, elle vit en Floride, à Boynton Beach. C’est pour le travail de la mère de Leylah Annie que toute la famille, dont une petite sœur aussi très forte en tennis, a déménagé là-bas.

Le père a suivi : l’ancien entraîneur de soccer est maintenant coach de ses deux filles à temps plein. 

C’est un peu par hasard, à cause d’un vendeur chez Canadian Tire, que Leylah Annie est devenue joueuse de tennis.

Toute petite, elle était fascinée par le soccer, raconte-t-elle, et passait tout son temps avec son père sur les terrains verts.

Mais ce dernier trouvait que le sport était trop brusque pour elle. Que le ballon était trop gros, raconte-t-elle en riant.

L’appel du tennis

Un jour, son père va au Canadian Tire pour acheter de l’équipement de soccer à sa fille. Celle-ci a gagné un pari, et le père de famille a dû se rendre à l’évidence : sa petite veut vraiment jouer au soccer. Il demande néanmoins à un vendeur s’il n’aurait pas une idée pour amener sa fille vers un autre sport aux ballons moins gros. Le vendeur suggère le tennis. Il a une jolie raquette pour enfant à lui proposer. 

« Pourquoi pas ? », se dit le père de Leylah Annie.

De 5 à 10 ans, la fillette pratiquera les deux activités. 

Je faisais du sport sans arrêt, des semaines complètes.

Leylah Annie Fernandez, à propos de son enfance

Puis, à 10 ans, elle tranche : ce sera le tennis, un sport que sa mère, dit-elle, a toujours aimé. 

Elle a du talent, gagne des compétitions.

Relation avec Tennis Canada

Le parcours s’est ensuite un peu compliqué avec un saut à Tennis Canada chez les juniors, l’académie de tennis, puis un retour à temps plein auprès de son père, qui est passé du soccer au tennis. Maintenant, elle est toujours avec lui et a de nouveau de bons liens avec Tennis Canada, qui l’aide de différentes façons.

« Je suis fière d’être Canadienne et de représenter le Canada », dit-elle.

Néanmoins, elle s’entraîne sur des courts publics en Floride, ou parfois à la ProWorld Tennis Academy. 

Où Leylah Annie Fernandez se voit-elle dans cinq ans ? Elle aimerait figurer parmi les 30 meilleures de la Women’s Tennis Association, principale association de joueuses professionnelles dans le monde.

« Peut-être l’an prochain parmi les 100 meilleures ? On ne sait jamais. » 

Elle aimerait suivre les traces de son idole, la Belge Justine Henin. « C’est mon modèle, car, quand je la regarde jouer, c’est très différent. Elle est très intelligente, en plus d’être douée et rapide. »

Du côté des hommes, ses idoles s’appellent Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic.

Mais elle ne les croisera pas cet été, puisqu’elle sera sur des circuits canadiens. 

L’athlète aimerait bien sûr retourner un jour à Roland-Garros. Ainsi qu’à Wimbledon, où elle a bien apprécié le style à l’ancienne, avec les traditions respectées à la lettre, les vêtements tout blancs, le gazon parfait. « C’est une sensation très différente », dit-elle au sujet du célèbre tournoi britannique.

Mais son meilleur titre, elle l’a remporté sur la terre battue du grand tournoi français le 8 juin dernier. Encore bravo.

Leylah Annie Fernandez en quelques choix

Un film : Lucky Number Slevin de Paul McGuigan

Un livre : « Je ne lis pas beaucoup de livres, mais j’aime Venus and Serena – My Seven Years as Hitting Coach for the Williams Sisters  de Dave Rineberg. »

Un personnage historique : Harry Jerome, coureur canadien du 100 m. « Il a accompli de grandes choses et a battu des records incroyables. »

Un personnage contemporain : « J’admire beaucoup ma mère. Elle est très forte et courageuse, et je ne pense pas qu’une autre mère aurait fait les sacrifices qu’elle a faits pour nous soutenir, ma sœur et moi, pour qu’on joue au tennis. »

Une phrase : « J’en ai deux, en anglais : Say what you mean, mean what you say et It’s better to burn out, than to fade away. »

Une cause : « J’aimerais un jour inspirer d’autres jeunes et leur faire voir que tout est possible, que ça va être difficile, mais qu’ils peuvent réussir dans leur rêve. Un jour, j’aimerais aider les enfants dans leur sport. »