(Toronto) Un nouveau rapport publié mardi par l’organisme Campagne 2000 révèle que plus de 1,35 million d’enfants au Canada vivent toujours en situation de pauvreté.

Les enfants autochtones, racisés et immigrants, de même que ceux de familles monoparentales dirigées par une femme, sont touchés de façon disproportionnée.

Les auteurs du rapport intitulé « Préparer le terrain pour un Canada sans pauvreté » ont observé que le taux de pauvreté infantile à l’échelle du Canada avait diminué extrêmement lentement au cours des 30 dernières années, étant passé de 22 % à 18,6 %.

Leila Sarangi, coordonnatrice nationale de Campagne 2000, soutient que les inégalités de revenus sont injustifiables dans un pays aussi riche.

Mme Sarangi signale que l’utilisation de la Mesure du panier de consommation, maintenant enchâssée dans la loi, sous-estime considérablement le taux et l’étendue de la pauvreté, donnant l’impression que le Canada est plus avancé dans sa lutte à la pauvreté qu’il ne l’est en réalité.

Après sa première année de déploiement, l’Allocation canadienne pour enfants (ACE) a évité à plus de 684 000 enfants âgés de moins de 18 ans de vivre en situation de pauvreté en 2017, selon les auteurs du rapport. En revanche, ils signalent que certaines parmi les familles les plus vulnérables ne reçoivent pas l’allocation, notamment celles dont les parents ont un statut d’immigration précaire, celles dirigées par une femme qui vivent dans un refuge pour fuir la violence, et des familles dans de nombreuses communautés des Premières nations.

Le rapport recommande d’adopter des cibles audacieuses afin de réduire la pauvreté de 50 % d’ici quatre ans, dans tous les groupes de la population. Il suggère notamment au gouvernement du Canada d’adopter sur le champ le salaire minimum horaire à 15 $ indexé annuellement dans les secteurs qu’il réglemente et améliorer l’accès à l’assurance-emploi.

Certaines des recommandations majeures du rapport sont déjà appliquées depuis de nombreuses années au Québec. Par exemple, les auteurs proposent la mise en place d’un régime d’assurance médicaments, qui est offert par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), de même que d’un programme national de services de garde à l’enfance ; il en existe un au Québec, sous la responsabilité du ministère de la Famille.