Au nom de « toute la population québécoise », le gouvernement Legault accordera une aide humanitaire d’urgence de 1 M$ au Liban, dans la foulée de l’explosion survenue mardi à Beyrouth qui plonge le pays dans une profonde détresse socio-économique.

« Les liens étroits qui unissent le pays du Cèdre et le Québec, dont notre appartenance à la Francophonie, font en sorte que cette catastrophe a ici une forte résonance », a déclaré la ministre des Relations internationales, Nadine Girault, dans un communiqué diffusé en début de soirée jeudi.

Mme Girault se dit par ailleurs « confiante » que les Libanais — un peuple « résilient et fier » — trouveront « de nouveau la force de se relever pour amorcer la reconstruction de leur capitale ». « En ces moments douloureux, nos pensées vont aux familles et aux proches des défunts, des disparus et des blessés, ainsi qu’aux sinistrés », ajoute-t-elle.

Les besoins de base en priorité

Concrètement, l’aide du gouvernement du Québec ira surtout dans le soutien de projets d’action humanitaire au Liban. Le cabinet de la ministre souligne que la priorité sera de couvrir les « besoins de base », notamment l’accès à des soins médicaux de qualité. Trois hôpitaux ont notamment été touchés par l’explosion au port de Beyrouth.

À moyen terme, les fonds pourraient toutefois également servir à la reconstruction de certains bâtiments. Le soutien financier sera accordé « à des organismes de coopération internationale du Québec qui œuvrent au Liban, et qui ont la capacité d’intervenir rapidement et efficacement », ajoute le cabinet. L’ensemble de ces organismes seront contactés prochainement, assure-t-on, pour déterminer le « mécanisme d’attribution » ainsi que le montant de chaque aide financière distincte.

L’annonce de Québec fait suite à celle d’Ottawa, qui a annoncé hier l’octroi d’une aide humanitaire de 5 M$. De ce nombre, 1,5 M$ ira à des partenaires sur place comme la Croix-Rouge canadienne. Le fonds de secours de l’organisme, mis sur pied pour soutenir la crise humanitaire, a déjà recueilli près de 300 000 $.

La France, dont le président Emmanuel Macron s’est déplacé sur place au Liban jeudi, a aussi apporté son aide en envoyant du matériel sanitaire ainsi que des équipes de médecins et de la sécurité civile. Des dizaines d’autres pays, dont les États-Unis, l’Allemagne, la Russie, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, ont également offert leur soutien. Même l’État d’Israël, qui est en guerre avec le Liban, a offert une aide médicale.

Un pays à reconstruire

Selon les plus récents bilans, l’explosion dans le port de Beyrouth mardi a fait plus de 130 morts et 5000 blessés, en plus de dévaster des quartiers entiers. Les autorités affirment que 2750 tonnes de nitrate d’ammonium étaient stockées depuis six ans dans un entrepôt « sans mesures de précaution », de l’aveu même du premier ministre Hassan Diab. Les dégâts matériels causés par la tragédie atteignent 5 G$ US.

Plus tôt, jeudi, au moins 16 fonctionnaires du port de Beyrouth et des autorités douanières ont été placés en détention dans le cadre de l’enquête sur l’explosion. Les détenus seraient des responsables du conseil d’administration du port, de l’administration des douanes et de l’entretien « ayant effectué des travaux dans le hangar numéro 12 », où étaient stockées les 2750 tonnes de nitrate d’ammonium.

La profonde crise que traversait le pays depuis des mois — la livre libanaise a perdu 80 % de son pouvoir d’achat — risque de s’aggraver dans les mois à venir, craignent plusieurs experts dans le monde.