Une rivalité entre deux groupes de jeunes appartenant à différents secteurs de Montréal aurait mené à la mort tragique du jeune Jannai Dopwell, il y a trois ans. Le procès du présumé meurtrier de l’adolescent de 16 ans poignardé à plusieurs reprises à la sortie des classes a débuté cette semaine.

Cette querelle entre les secteurs de Notre-Dame-de-Grâce et de Côte-des-Neiges a été évoquée par la procureure Me Katerine Brabant en ouverture du procès d’Andreï Donet. Ce dernier est accusé du meurtre non prémédité de Jannai Dopwell Bailey, un adolescent de 16 ans tué en 2021 alors qu’il sortait de son école.

Le 18 octobre 2021 vers 15 h, un élève et ses amis sortaient d’une école secondaire située sur l’avenue Van Horne. « Cet étudiant, c’est Jannai Dopwell Bailey, alias Twizzy », a indiqué la procureure de la Couronne, Me Katerine Brabant.

Trois minutes après sa sortie des classes, il allait trouver la mort.

La Couronne a décrit une attaque au couteau planifiée et vicieuse : l’accusé, un complice et un troisième individu se trouvaient sur les lieux du crime depuis déjà 15 minutes. Ils étaient tous masqués, selon la procureure.

Jannai Dopwell Bailey et ses amis ont rejoint le présumé assaillant dans un petit parc. Très vite, la victime est aspergée de gaz poivre. Andreï Donet, alors âgé de 18 ans, et son acolyte l’auraient poursuivi. « Ils l’ont rattrapé. Vous allez voir qu’ils ne lui ont laissé aucune chance. Une attaque déloyale s’annonçait », a laissé tomber Me Brabant.

L’adolescent a reçu près d’une dizaine de coups de couteau au haut du corps, selon le résumé des faits énoncé en salle d’audience.

Un conflit entre deux groupes, les « 160 » ou « UPTOWN » –associés au quartier Côte-des-Neiges – et les « 51 » ou les « DG » de Notre-Dame-de-Grâce, serait au cœur de la violente attaque qui a coûté la vie à Jannai Dopwell Bailey.

« L’accusé ne semblait pas apprécier les 160, auxquels s’associait la victime », a révélé le ministère public.

Des preuves sur Snapchat

La Couronne a brièvement décrit au jury des publications de l’accusé diffusées sur les réseaux sociaux avant et après l’attaque. Environ une heure avant le crime, l’accusé aurait fait une publication sur Instagram. « En avant-plan, on y voit une bouteille d’alcool et un couteau », a indiqué Me Brabant.

Le présumé tueur aurait célébré le meurtre dans une séquence filmée publiée sur Snapchat où « il semblait se réjouir », selon la procureure. « On voit sur cette vidéo une bonbonne de poivre de Cayenne. Et une fois de plus, un couteau », a résumé Me Brabant en salle d’audience.

L’individu sur la vidéo est masqué. Mais selon la théorie de la poursuite, il s’agit bel et bien d’Andreï Donet. Il aurait été reconnu grâce à ses tatouages distinctifs à l’effigie des « 51 », le groupe de Notre-Dame-de-Grâce auquel il serait associé.

Andreï Donet, défendu par Me Martin Latour et Me Benoit Demchuck, était présent dans le box des accusés, le visage marqué par un œil au beurre noir.

Son procès, présidé par la juge Annie Émond, se poursuit jeudi.