Denis Coderre veut « mieux intervenir » auprès des victimes de violence conjugale. Alors que 17 féminicides présumés sont survenus depuis le début de l’année au Québec, le candidat à la mairie de Montréal s’engage à mettre sur pied au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) une nouvelle équipe mixte dédiée à la lutte contre la violence conjugale, de concert avec les maisons d’hébergement.

« À partir du moment où les victimes quittent leur agresseur jusqu’au moment où elles sont hébergées de façon sécuritaire, nous les épaulerons dans tout leur processus de fuite », a expliqué M. Coderre lors d’une conférence de presse tenue mardi matin dans les locaux de l’organisme La rue des Femmes, en s’inquiétant du fait que « ce fléau qui détruit des vies s’est intensifié avec la crise sanitaire ».

La nouvelle équipe mixte de la police de Montréal serait composée de patrouilleurs, mais aussi de travailleurs sociaux et d’intervenants en première ligne, dans le but de « faire une différence » dans la volonté des victimes de porter plainte, notamment.

Outre cette mesure, le plan d’Ensemble Montréal inclut aussi la conclusion d’ententes avec des entreprises de taxi dans le but de « distribuer des coupons de gratuité aux maisons d’hébergement ».

Un service de déménagement gratuit serait aussi offert aux femmes qui en ont besoin, ainsi qu’un « service d’entreposage temporaire » de leurs biens. Des locaux vacants de la Ville seraient aussi mis à la disposition des organismes d’aide manquant d’espace.

L’équipe Coderre s’engage également à « prioriser » les projets de logements sociaux mis de l’avant par les maisons d’hébergement, « qui s’élève à seulement six actuellement à Montréal », déplore le parti. Selon les chiffres avancés par celui-ci, 75 % demandes faites par les maisons d’hébergement pour avoir plus de logements sociaux sont refusées par la Ville actuellement.

Des campagnes de communication « périodiques »

Nadine Gelly, qui serait présidente du comité exécutif d’une éventuelle administration Coderre, a par ailleurs promis mardi d’aller « directement à la rencontre » des victimes en lançant une « campagne de communications périodiques contenant les coordonnées des ressources disponibles à Montréal ».

« La Ville de Montréal dispose d’importants canaux de diffusion qui sont visités par des milliers de personnes et qui peuvent faire une réelle différence quant au nombre de victimes potentielles qui sont rejointes », a d’ailleurs insisté la candidate à la mairie d’Ahuntsic-Cartierville, Chantal Huot.

Reste que le plan annoncé ne contient aucun chiffre ni budget précis. Lorsque questionné à ce sujet, le candidat à la mairie a indiqué qu’il tirera les fonds requis de l’entente Réflexe Montréal en itinérance, que son parti entend « renégocier » avec Québec pour y investir 60 millions sur une période de quatre ans.

« Quand on a le sens de la métropole, on peut jouer ce rôle de contrepoids. Il y a un nouveau cabinet fédéral qui pointe à l’horizon, donc on va travailler avec autant Québec qu’Ottawa, et on trouvera des solutions », a précisé M. Coderre à ce sujet.

Chez Projet Montréal, on rappelle avoir déjà soutenu la création d’une équipe spécialisée en violence conjugale « qui sera mise sur pied sous peu par le SPVM », tout comme la mise en place d’une cellule de crise qui pourra intervenir auprès des femmes et de leurs enfants. « Il s’agit de gestes concrets que nous avons mis en place pour assurer la sécurité de toutes les femmes et nous ne ménagerons aucun effort », a avancé l’attachée de presse, Catherine Cadotte.

Si vous êtes victime de violence conjugale, vous pouvez contacter la ligne d’aide SOS Violence Conjugale, au 1 800 363-9010 ou par texto au 438-601-1211. Le service est disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept.