Valérie Plante persiste et signe : « l’ensemble de l’information » n’est pas sur la table pour balayer l’option souterraine du REM de l’Est au centre-ville, en dépit des nombreuses réserves exprimées par la Caisse de dépôt. Son parti s’est d’ailleurs engagé lundi à investir 500 millions pour assurer que l’aménagement urbain soit une « priorité ».

« On veut avoir les deux options : l’aérien et le souterrain, avec les raisons qui favorisent l’un ou l’autre, ou pas. Et là, on en aura le cœur net », a soutenu Mme Plante lors d’une conférence de presse tenue dans le local électoral de Projet Montréal, en matinée.

La Caisse de dépôt a déjà catégoriquement fermé la porte à un tunnel global au centre-ville, indiquant qu’elle rendrait son projet de train automatisé de 10 milliards de dollars « non viable ». L’organisation a néanmoins confirmé son intention de construire un court tunnel de 500 m sous le boulevard René-Lévesque.

Mais les Montréalais « veulent avoir l’assurance que tout a été réfléchi », plaide Mme Plante, qui rappelle qu’à Québec et à Ottawa, c’est le choix du souterrain qui a été fait dans les secteurs névralgiques. Elle souhaite d’ailleurs « répliquer » le modèle du tramway de Québec, où la Ville « a décidé d’être partie prenante en mettant de l’argent sur la table ». « En mettant de l’argent sur la table, ça montre qu’on y tient. C’est aussi pour s’assurer que quand le projet va arriver au BAPE, on va l’avoir bonifié. »

L’ensemble de l’information n’est pas là à ce moment-ci. On va voir ce que le comité aviseur va proposer. S’ils nous disent qu’ils considèrent l’aérien après avoir bien évalué le souterrain, alors on va s’en remettre à eux.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

500 millions pour l’aménagement

Projet Montréal s’est par ailleurs engagé lundi à investir 500 millions dans le REM de l’Est pour « intégrer » la question des aménagements urbains « à même le projet ». « La CDPQ, leur expertise, c’est le train, mais on s’entend que tous les abords devront être revus. Notre expertise, à la Ville, c’est l’aménagement urbain », plaide la cheffe.

Avec ces investissements, son parti vise à « apporter des améliorations » dans trois zones en particulier, dont le centre-ville, mais aussi les rues Notre-Dame et Sherbrooke. Sur cette dernière artère, il faudra aussi « étudier sérieusement la possibilité d’un tunnel ou d’un trajet alternatif », affirme la formation, qui affirme que la rue « est trop étroite pour accueillir un REM aérien » entre l’A25 et Montréal-Est.

Sur Notre-Dame, l’équipe de la mairesse veut surtout « protéger le patrimoine bâti », en assurant la sauvegarde du parc Morgan, notamment. Le maire sortant de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Pierre Lessard-Blais, a rappelé qu’une gare intermodale au métro Radisson serait « un ajout important pour le secteur », d’autant plus que cela « augmenterait » selon lui les « revenus potentiels » pour la Caisse.

Jeudi dernier, La Presse rapportait qu’un rapport d’experts commandé par l’arrondissement de M. Lessard-Blais propose un nouveau tracé pour le REM de l’Est, qui entraînerait la construction d’un tunnel et une nouvelle correspondance avec la station Radisson de la ligne verte du métro. L’étude préparée par la firme Brodeur Frenette suggère que le réseau de train automatisé bifurque vers le nord et plonge dans un tunnel tout juste à l’ouest de l’hôpital Louis-H.-Lafontaine.

La mairesse sortante de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois, a quant à elle réitéré la nécessité d’allonger le REM jusque dans son arrondissement, « sans quoi le nom REM de l’Est devrait être remis en question ».

Par écrit, le candidat à la mairie Denis Coderre a de son côté affirmé que « l’annonce de la mairesse est timide, considérant l’ampleur du projet ». « Le REM doit être un projet signature pour notre métropole. Il doit être la pierre angulaire du renouveau de l’Est de Montréal. Il en revient à la Ville de planifier son aménagement », a-t-il soutenu.